Bergeronnette des ruisseaux
Motacilla cinerea - Grey Wagtail
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Motacillidés
-
Genre:
Motacilla
-
Espèce:
cinerea
Descripteur
Biométrie
- Taille: 20 cm
- Envergure: 29 cm.
- Poids: 14 à 22 g
Longévité
3 ans
Distribution
Description de la famille
Les Motacillidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (11 à 24 cm), à longue queue et à longues pattes à doigts munis de longs ongles. Leur plumage est le plus souvent discret et cryptique, brun et strié par exemple. Quelques espèces exhibent des couleurs plus voyantes comme du noi... lire la suite
Identification
On avance la possibilité de confusion entre la Bergeronnette des ruisseaux et la printanière. À mon avis, quand on voit bien les oiseaux, cela ne vaut que pour les "1ère année", et encore. J'y reviendrai.
La Bergeronnette des ruisseaux présente un dimorphisme sexuel. Le mâle nuptial se reconnait tout de suite à sa bavette noire. La tête est gris-cendre. L'œil sombre possède deux arcs oculaires blancs dessus et dessous. L'arc supérieur se fond dans le net sourcil blanc. Les lores sont noirs. Deux larges moustaches blanches bordent la bavette noire. Le bec est noir. En hiver, le mâle perd sa bavette noire et ressemble alors à une femelle, mais est plus jaune dessous.
Le meilleur critère spécifique est la couleur du dessus. Le manteau, le dos et une partie des couvertures sont gris. Ce seul critère permet d'écarter la possibilité d'une B. printanière. Le croupion et les sus-caudales sont jaune-olive. Les parties inférieures sont jaunes, le cas échéant plus pâles au niveau des flancs. Les rémiges sombres ont leur base blanche, ce qui se voit bien en vol. La queue est très longue, beaucoup plus en proportion que celle de la printanière. Elle est noire au centre avec les 3 paires de rectrices externes blanches, bien visibles au vol également. Les pattes sont rosâtres à brunâtres.
La femelle nuptiale ressemble au mâle, mais n'a pas de bavette noire, tout au plus quelques mini-taches grisâtres. En hiver, ses parties inférieures sont nettement moins jaunes, excepté au niveau des sous-caudales. Les flancs sont blanchâtres.
Le juvénile ressemble à une femelle pâle. Le gris du dessus est légèrement nuancé d'olive. Le dessous est blanchâtre avec souvent la poitrine crème à saumon pâle. Critère spécifique, le jaune est confiné aux sous-caudales. Une jeune B. printanière serait plus brune d'aspect, avec un sourcil plus net, mais surtout serait complètement dépourvue de jaune. Sa queue est aussi nettement plus courte.
Indications subspécifiques 3 sous-espèces
- Motacilla cinerea cinerea (w Europe, Canary Is. and nw Africa to c, e, ne Asia.)
- Motacilla cinerea patriciae (Azores)
- Motacilla cinerea schmitzi (Madeira)
Noms étrangers
- Grey Wagtail,
- Lavandera cascadeña,
- alvéola-cinzenta,
- Gebirgsstelze,
- hegyi billegető,
- Grote Gele Kwikstaart,
- Ballerina gialla,
- forsärla,
- Vintererle,
- trasochvost horský,
- konipas horský,
- Bjergvipstjert,
- virtavästäräkki,
- Gryskwikkie,
- cuereta torrentera,
- Straumerla,
- pliszka górska,
- pelēkā cielava,
- siva pastirica,
- Горная трясогузка,
- Kicuit batu,
- キセキレイ,
- 灰鹡鸰,
- นกเด้าลมหลังเทา,
- 灰鶺鴒,
Voix chant et cris
Le cri émis en vol est un "tjip" sonore et résonnant, souvent doublé en "tjitip", et l'oiseau n'en est pas avare. On entend aussi des "tsi ti ti tip" précipités, ainsi que des "iiisst".
Le chant consiste en la répétition de notes aiguës, très sonores, souvent émises par séries de 3 à 5 dont le rythme peut varier, "tsi si si si sih", "si si si", "ti ti ti ti ti" "tsi tsi tsi tsi tsi". Cela peut aller jusqu'au trille "titititititi". Le chanteur chante depuis un poste de chant, rocher, branche, muret, etc. Il chante aussi fréquemment en vol territorial descendant, un peu comme le ferait un pipit. La puissance et la fréquence de la voix permettent au chanteur d'être entendu malgré les bruits de chute ou d'écoulements d'eau.
L'habitat peut aider à l'identification car en général l'eau n'est pas bien loin. Mais ce n'est pas toujours le cas, en particulier de la part des migrateurs qui doivent survoler les terres.
Le risque de confusion réside dans les cris qui rappellent ceux de la Bergeronnette grise, souvent présente elle aussi au bord de l'eau. Son cri habituel est également un "djitip", mais moins percutant. Il faut quand même de l'habitude.
Habitat
La Bergeronnette des ruisseaux est très dépendante de l'eau, surtout des eaux courantes. C'est au bord de l'eau et même en eau peu profonde qu'elle recherche habituellement sa nourriture. Tous les cours d'eau sont susceptibles de l'héberger, mais elle a quand même une préférence pour les eaux torrentueuses, ce qui fait qu'elle est souvent amenée à côtoyer le Cincle plongeur.
Pour la nidification, elle a besoin d'un substrat vertical où construire son nid. À l'origine, ce devait être assez systématiquement un pan rocheux naturel présentant des irrégularités comme des fissures, des replats entre couches géologiques, des alvéoles d'usure, etc.
Elle peut se trouver aussi bien en milieu ouvert qu'en forêt. Il est probable qu'on puisse la trouver en agglomération lorsqu'un cours d'eau la traverse. Elle niche alors dans le bâti. L'altitude importe peu et on la trouve du niveau de la mer au domaine alpin. Elle a été trouvée nicheuse à plus de 4 000 m dans l'Himalaya par exemple.
Les oiseaux sédentaires occupent leurs eaux toute l'année, mais tous les oiseaux sous climat continental à hivers froids sont migrateurs et vont hiverner au sud de l'aire de nidification au bord des eaux douces ou marines ainsi que dans tous les milieux inondés ou très hydromorphes qu'on peut qualifier de marais au sens large. Les oiseaux d'altitude descendent vers la plaine.
Comportement traits de caractère
Il suffit souvent de se placer sur un pont et d'observer le cours d'eau pour découvrir la Bergeronnette des ruisseaux.
Au printemps, c'est souvent la voix du mâle qui attire l'attention. Son chant simpliste mais pénétrant ne peut pas ne pas alerter l'oreille d'un observateur.
En France, cette bergeronnette est présente toute l'année. Les oiseaux de plaine sont sédentaires ou tout au plus erratiques. Les oiseaux d'altitude descendent les vallées pour échapper aux rigueurs hivernales.
On peut être étonné de constater que cette espèce, qui avec ses ailes modestes et sa grande queue, ne paraît pas faite pour de grands déplacements est en fait un grand migrateur dans l'est de l'aire, parcourant des milliers de km pour gagner ses zones d'hivernage puis en revenir.
Vol
Son vol est direct et très onduleux.
Alimentationmode et régime
La Bergeronnette des ruisseaux est liée à l'eau libre, surtout courante. Elle se nourrit sur l'écotone eau-terre en puisant dans les deux milieux.
Elle est insectivore au sens large. Elle se nourrit principalement d'insectes à larves aquatiques et de ces dernières, éphéméroptères, trichoptères, plécoptères, odonates, diptères chironomides, etc. Elle capture aussi des gammares, crustacés amphipodes, et de petits mollusques. Pour cela, elle déambule en eau peu profonde ou chasse sur la terre voisine. Des proies exclusivement terrestres sont aussi capturées, coléoptères, orthoptères, araignées, etc.
Elle est capable de capturer en vol des insectes au départ du sol ou d'un perchoir, par exemple au moment des émergences. Les jeunes sont bien sûr nourris d'insectes.
Reproduction nidification
La saison de reproduction de la Bergeronnette des ruisseaux s'étend de mars à août à l'échelle de l'aire, variable suivant la latitude et l'altitude.
Cette bergeronnette est monogame et fortement territoriale. Cela lui est imposé par la restriction de l'habitat et de la ressource. Le mâle défend vivement son territoire par son chant et le vol territorial associé. Au posé, il se tient penché ailes et queue ouvertes et basses, exhibant les plumes jaunes ébouriffées de son croupion à titre de signal visuel.
Le site de nidification a été décrit au chapitre "habitat". Le nid, construit par les deux adultes, est fait de brins d'herbe, de petites racines, de mousse, de feuilles et la coupe est tapissée d'un fin lit de fibres végétales, de poils et de crin. La femelle pond 4 à 6 œufs (3-7) que les parents couvent durant 12 à 14 jours. Ils se partagent également le soin de nourrir les petits au nid pendant 12 à 13 jours encore. Les juvéniles s'émancipent 2 à 3 semaines après l'envol. Les adultes peuvent alors envisager une seconde nidification.
Distribution
L'aire de répartition de la Bergeronnette des ruisseaux s'étend des îles de l'Atlantique (Canaries, Madère, Açores) à l'extrême orient russe à travers toute l'Eurasie à des latitudes moyennes. L'aire continentale et les Canaries sont occupées par la sous-espèce nominale cinerea. Madère héberge la ssp schmitzi et 2 des îles des Açores la ssp patriciae.
Elle est bien représentée et sédentaire en Europe de l'Ouest. Elle est assez locale et migratrice dans toute la péninsule scandinave. Elle n'est présente qu'en montagne au Maghreb, Maroc essentiellement. En revanche, elle y est bien présente en hiver. Elle est absente des steppes et déserts d'Asie centrale ainsi que du plateau tibétain. On la trouve en montagne (Tien Shan, Pamir, Himalaya...), migratrice évidemment. Toutes les populations continentales, russe, mongole et chinoise, sont migratrices et vont passer l'hiver bien au sud, autour de la Mer Rouge, du Golfe persique, en Inde, en Asie du Sud-Est et en Indonésie.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
La Bergeronnette des ruisseaux est un oiseau largement répandu et régulier dans son habitat. Elle n'est pas globalement menacée. Même les populations insulaires se portent bien. On observe même une expansion récente, en particulier en Scandinavie, probablement liée aux changements climatiques.
Références utilisées
- Pipits and Wagtails of Europe, Asia and North America, Alström Per and Mild Krister
- Les passereaux d'Europe, tome 1, P. Géroudet, M. Cuisin
- Avibase, Lepage Denis
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes