Traquet motteux
Oenanthe oenanthe - Northern Wheatear
Description de la famille
Les Muscicapidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (10 à 20 cm de longueur). Dans un premier temps, ils regroupaient principalement les gobemouches au sens large. Mais les recherches récentes ont montré qu'il fallait leur adjoindre certains taxons appartenant jusqu'alors aux Sylvii... lire la suite
Identification
Le Traquet motteux est un peu plus grand que le Tarier pâtre, un autre membre de la famille. Le dimorphisme sexuel est net en période de reproduction.
Le mâle adulte nuptial a les parties supérieures (calotte, nuque, manteau, dos et scapulaires) d'un gris clair d'autant plus visible qu'elles sont bordées de noir. En effet, au niveau de la tête, un bandeau noir formé des lores, de l'œil et des couvertures auriculaires, surligné d'un sourcil blanc fait ressortir le gris de la calotte. De leur côté, les ailes noires contrastent bien avec le dos gris. Le croupion blanc est caché par les ailes au posé. De même, le blanc de la queue est caché par les rectrices centrales toutes noires. Ce n'est qu'au vol qu'on découvre le T inversé noir sur fond blanc de la queue. Les parties inférieures sont blanches, plus ou moins lavées de roux, surtout à la gorge, mais aussi à la poitrine et sur les flancs. Le bec et les tarses sont noirs.
La femelle a le même patron de plumage que le mâle mais s'en distingue par des teintes moins franches et des contrastes atténués. Le gris du dessus est teinté de chamois, les ailes sont brunes noirâtres, et le bandeau de la tête est variable, mais jamais aussi marqué que celui du mâle. Le T de la queue reste bien visible.
Le juvénile a l'envol est typique des jeunes muscicapidés. Le plumage beige chamois de la tête et de l'avant du corps a un aspect moucheté. Le masque est inexistant. Les plumes neuves des ailes ont des liserés roux très visibles.
En saison inter-nuptiale, c'est moins facile. A la mue post-nuptiale, le mâle perd son contraste gris/noir et ressemble à une femelle au point que la distinction ne soit pas évidente du tout. Le masque s'estompe mais les lores restent noirâtres. Cette difficulté concerne aussi les oiseaux de 1ère année après la mue.
Indications subspécifiques 3 sous-espèces
- Oenanthe oenanthe oenanthe (n and c Europe through n Asia to e Siberia and nw North America)
- Oenanthe oenanthe leucorhoa (ne Canada, Greenland and Iceland)
- Oenanthe oenanthe libanotica (s Europe through the Middle East and sw Asia to Mongolia and nw China)
Noms étrangers
- Northern Wheatear,
- Collalba gris,
- chasco-cinzento,
- Steinschmätzer,
- hantmadár,
- Tapuit,
- Culbianco,
- stenskvätta,
- Steinskvett,
- skaliarik sivý,
- bělořit šedý,
- Stenpikker,
- kivitasku,
- Europese Skaapwagter,
- còlit gris,
- Steindepill,
- białorzytka (zwyczajna),
- akmeņčakstīte,
- kupčar,
- Каменка,
- ハシグロヒタキ,
- 穗䳭,
- stenskvätta,
- 穗鵖,
Voix chant et cris
Le cri est un " tac " sec, souvent répété, en particulier si l'oiseau est inquiet. Lorsque l'inquiétude monte, le cri d'alarme s'accélère en " sii tac tac...sii tac... "
Le chant est une phrase sifflée, mélodieuse, mélancolique, qui rappelle un peu un chant de monticole et va bien avec les paysages dépouillés fréquentés en période de reproduction.
Habitat
Le critère principal du choix de l'habitat de nidification est son degré d'ouverture. Le motteux recherche les paysages naturels très ouverts, à herbe courte, où la vue porte loin, et ceci du bord de mer à la haute montagne.
Il s'accommode d'une certaine pression humaine, mais fuit la grande culture et ses intrants.
Ailleurs, on le trouve de la toundra arctique à la steppe et au semi-désert asiatiques. C'est dire sa plasticité en termes d'habitat. En Iran, à la limite méridionale de son aire, il niche principalement au-dessus de 2500m.
En migration, il reste fidèle aux milieux très ouverts, y compris à l'openfield.
Sur ses lieux d'hivernage sub-sahariens, il fréquente la savanne mais s'accommode des milieux arborés ouverts tels que les oasis, les boisements de Dattiers du désert et autres arbres en feuilles à cette saison qui lui procurent de l'ombre et des proies plus nombreuses.
Comportement traits de caractère
Le trait de caractère le plus marqué de cette espèce est son habitude de se percher en évidence sur un support dominant tel qu'une pierre, une taupinière, une touffe herbacée, un buisson, un piquet de clôture, un tas de fumier ou de cailloux, un poteau, un engin agricole abandonné, etc.
Ainsi, on sait tout de suite si l'oiseau est présent à tel ou tel endroit, car il ne cherche pas à se cacher.Un autre comportement facile à observer consiste en des battements nerveux de la queue de l'oiseau dressé au sol, souvent à l'issue d'un court vol ou de quelques bonds au sol.
Vol
Il n'est qu'à voir ses longues projections primaires pour savoir que le Traquet motteux est un oiseau taillé pour le vol.
C'est un grand migrateur qui n'hésite pas à parcourir des milliers de km aller-retour des zones de nidification aux zones d'hivernage sub-sahariennes. Quand on sait que même les oiseaux d'Alaska et de Sibérie orientale, de part et d'autre du Détroit de Béring, vont passer l'hiver en Afrique, on ne peut qu'être admiratif. La migration est nocturne et ne peut être observée.Sur le territoire de reproduction, il est facile de voir l'aisance du vol, onduleux, lors des déplacements d'un perchoir à l'autre.
Alimentationmode et régime
Le Traquet motteux est essentiellement insectivore au sens large, c'est-à-dire qu'il se nourrit de toutes sortes d'arthropodes, insectes avant tout mais aussi arachnides, myriapodes, oligochètes, etc.
Les études ont montré que les adultes capturent préférentiellement des coléoptères, adultes et larves, tandis qu'ils nourrissent leurs jeunes avec des proies moins chitinisées comme les diptères jusqu'à de petits vers de terre.La proie est repérée depuis un perchoir et capturée après un court vol. Mais il chasse aussi au sol et alors saute sur sa proie en quelques bonds rapides. Les captures au vol sont très rares. Une grosse proie peut être martelée du bec avant d'être avalée.
De petites baies peuvent être consommées occasionnellement.
Reproduction nidification
L'arrivée sur les lieux de reproduction est relativement tardive, en avril ou mai, du fait de l'éloignement des aires d'hivernage. Le mâle est le premier arrivé car c'est lui qui choisit le territoire. Il le défendra grâce une gestuelle et des vocalises qui servent aussi à attirer une femelle et souder le couple. La nidification intervient d'autant plus rapidement que l'arrivée de la femelle est tardive. Le choix du site lui revient.
Comme chez tous les traquets, la nidification du motteux est cachée. La femelle choisit une cavité profonde dans le substrat pouvant accueillir le nid.
Le nid est en moyenne à une profondeur de 30 cm et possède souvent une issue de secours. La nidification est le fait de la femelle, le mâle assurant la défense du territoire et l'apport de quelques matériaux de construction. Le nid comporte une assise végétale constituée de fragments de tiges et de feuilles résistantes. Par dessuis, la femelle construit une coupe faite de matériaux plus fins et plus doux, feuilles fibreuses de graminées, mousse et lichens, poils de mammifères et petites plumes, le tout bien façonné.
La ponte est en moyenne de 4 à 5 œufs, mais sa taille augmente avec la latitude (jusqu'à 8 œufs). Les œufs sont bleus ou bleu-vert clair et sans taches.
L'incubation est de 13 à 15 jours, assurée par la femelle. L'éclosion est en principe synchrone. Le couple nourrit les jeunes mais les apports de proies de la femelle sont plus fréquents.
Les jeunes quittent le nid à l'âge de 14 ou 15 jours pour ne plus y revenir. Ils peuvent rester quelques jours à proximité mais la famille désertera le site assez rapidement.
Le plus souvent, celui-ci n'a le temps d'élever qu'une seule nichée, mais les secondes nichées existent dans les sites favorables qui le permettent.
La cavité de nidification pourra être réoccupée l'année suivante, par le même couple ou pas.
Distribution
Le Traquet motteux niche de la Terre de Baffin canadienne au détroit de Béring dans l'extrême-est russe, en passant par le Groenland, les îles de l'Atlantique Nord et l'ensemble du continent eurasiatique aux latitudes arctiques à tempérées. L'aire de distribution se poursuit même à l'ouest du continent nord-américain en Alaska. Cette large distribution ne concerne que 3 sous-espèces, la ssp type oenanthe qui niche de l'Atlantique à l'Alaska sur la longueur du continent eurasiatique, entre autres en France, la ssp libanotica qui niche de l'Espagne à la Mongolie en passant par la Turquie et le sud de la Mer caspienne et la ssp leucorhoa de l'arctique canadien et des îles de l'Atlantique nord.
L'aire d'hivernage se trouve exclusivement en Afrique centrale dans une bande sub-saharienne qui va du Sénégal et de la Mauritanie à l'Ethiopie et à la Somalie avec une extension vers le sud à l'est du continent suivant le grand rift jusqu'à la Zambie. Cette aire accueille aussi les oiseaux d'Alaska, ce qui illustre bien les capacités de vol de cette espèce.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Même s'il souffre probablement comme les autres des effets du réchauffement du climat et de la baisse de la biodiversité, le Traquet motteux est toujours classé " Least concern ", soit " non menacé " globalement.
Cependant, des études ont montré qu'en Europe, sur une trentaine d'années (1980 à 2009), l'espèce avait décliné de 66%.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Traquet motteux du site Pouyo et les oiseaux
- Retour du Traquet motteux nicheur en Haute-Normandie ? par Jean-Michel Peers
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
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- Trogoniformes

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