Sterne pierregarin
Sterna hirundo - Common Tern
Identification
La Sterne pierregarin appartient à la famille des mouettes et goélands, les laridés. Les sternes se distinguent par leur finesse et leur élégance, liées à leur mode de pêche. On les appelle parfois " hirondelles de mer " à cause de leur longue queue fourchue.
La S. pierregarin est la plus commune de nos sternes européennes. Adulte, elle est, comme les autres, gris clair dessus avec une calotte noire, un long bec et une longue queue. Cela laisse présager des difficultés d'identification, particulièrement chez les adultes inter-nuptiaux et les immatures.
La Sterne pierregarin adulte nuptiale est la seule à être présente comme nicheuse sur les eaux douces de l'intérieur des continents eurasiatique et nord-américain aux latitudes tempérées.
Les parties supérieures sont d'un gris clair proche de celui de la Mouette rieuse. Le dessous du corps est blanc. Sur la tête, une calotte noire du front à la nuque. Le bec est long (environ les 2/3 de la longueur de la tête) et légèrement incurvé vers le bas. Il est rouge vermillon à pointe noire. Les rémiges primaires, d'un gris soutenu, pointent vers l'arrière au posé. La queue fourchue est blanche. Les rectrices externes, les plus longues, n'atteignent pas la pointe des ailes. Les pattes sont rouge vermillon comme le bec.
Vue de dessous en vol, elle est toute blanche avec une bande noire à l'extrémité des rémiges primaires externes et un liseré noir sur le bord externe de la première.
Le plumage inter-nuptial, acquis progressivement à partir de l'été, se caractérise par l'avant de la calotte blanc, un bec noir à base rouge ou tout noir et des pattes rouge sombre. Une bande carpale noirâtre apparait au niveau du bras.
Le juvénile a les plumes du dessus (manteau, dos, tertiaires et scapulaires) gris beige à liseré brun donnant un aspect barré. L'avant de la calotte et le front sont blancs. L'arrière de la calotte et les couvertures auriculaires sont noirâtres. Le bec est rouge orangé et noir. Les pattes sont d'un rouge orange terne.
Sur l'oiseau en vol, on peut distinguer sur l'aile une bande carpale noirâtre et une barre grise à l'extrémité des rémiges secondaires. La queue, peu fourchue, est grise avec des liserés sombres.
Le jeune de 1er été ressemble à l'adulte hivernal, avec bec et pattes noires et une bande carpale sombre très visible.
Indications subspécifiques 4 sous-espèces
- Sterna hirundo hirundo (North America to n South America, n and w Africa, Europe to nw Siberia and w China)
- Sterna hirundo tibetana (w Himalayas to w Mongolia and Tibet)
- Sterna hirundo minussensis (c Siberia to n Mongolia)
- Sterna hirundo longipennis (ne Siberia to ne China)
Noms étrangers
- Common Tern,
- Charrán común,
- gaivina-comum,
- Flussseeschwalbe,
- küszvágó csér,
- Visdief,
- Sterna comune,
- fisktärna,
- Makrellterne,
- rybár riečny,
- rybák obecný,
- Fjordterne,
- kalatiira,
- Gewone Seeswael (Gewone Sterretjie),
- xatrac comú,
- Sílaþerna,
- rybitwa rzeczna,
- upes zīriņš,
- navadna čigra,
- Речная крачка,
- Dara-laut biasa,
- アジサシ,
- 普通燕鸥,
- นกนางนวลแกลบธรรมดา,
- 普通燕鷗,
Voix chant et cris
Habitat
La Sterne pierregarin est un oiseau qui vit au bord de l'eau, qu'elle soit douce ou salée. Celle-ci doit être riche en poissons, sa nourriture quasi-exclusive.
Pour la reproduction, elle recherche des endroits proches de l'eau à substrat solide, sableux ou pierreux, à couverture herbacée réduite, basse et discontinue, et surtout tranquilles, sans dérangement humain. Ce sont souvent des îlots, en mer ou dans l'intérieur des terres, par exemple aux embouchures ou confluences des cours d'eau. Sur les côtes atlantiques, elle peut occuper des replats rocheux à végétation rabougrie.
Elle se satisfait également de milieux artificiels comme les marais salants ou les bassins de décantation industriels. Elle adopte volontiers les îlots artificiels construits pour elle et pour d'autres laro-limicoles.
Les sites de nidification de l'intérieur peuvent très bien être submergés à la mauvaise saison et exondés au printemps. Cela ne peut que les rendre favorables à l'installation d'une colonie. Mais gare aux inondations tardives !
En dehors de la saison de reproduction, elle fréquente les littoraux, essentiellement au sud de l'équateur.
Comportement traits de caractère
On peut noter comme caractère spécifique, mais c'est le cas de toutes les sternes, le grégarisme des individus.
En général, les Sternes pierregarin s'observent en groupes en toutes saisons. La reproduction est coloniale, les couples s'installant proches les uns des autres. C'est la protection individuelle qui est recherchée dans ce cas.L'ambiance dans les colonies est toujours animée et sonore du fait des interactions entre individus, adultes puis jeunes.
Le mode de pêche aussi est remarquable. La sterne détecte ses proies en volant à quelques mètres de l'eau et les capture du bec en piquant sur elles. Puis elle s'envole le poisson déjà avalé ou tenu par le bec s'il est destiné à une nichée.
Vol
La Sterne pierregarin a, comme toutes les sternes, des ailes longues et étroites dont les battements amples lui procurent un vol aisé. Quand on pense que cet oiseau a en moyenne une envergure de 80 cm pour un poids de 130 g, il n'est pas étonnant d'apprendre que c'est un grand migrateur ou qu'il est très agile dans la capture du poisson. Le vol peut être rapide ou lent, rapide lorsqu'elle est en migration ou qu'elle rejoint sa colonie, lent par exemple lorsqu'elle est en pêche.
Alimentationmode et régime
La Sterne pierregarin se nourrit très majoritairement de petits poissons de moins de 15 cm de longueur proches de la surface, marginalement de crustacés pélagiques ou de larves d'insectes en eau douce.
Il lui arrive de prendre de petits poissons morts en surface. Ou alors de capturer de gros insectes en vol, mais de façon anecdotique.Une étude nord-américaine a montré que le régime de cette sterne était composé de 55 espèces de poissons et de 35 espèces d'invertébrés. C'est dire l'éclectisme de cette espèce.
Elle repère ses proies en vol à quelques mètres de la surface et les capture du bec à l'issue d'une descente oblique se terminant par un plongeon sous la surface ou alors une capture simple près de la surface. Cela suppose une vision performante.
Reproduction nidification
La reproduction est coloniale. Les adultes sont fidèles à leur colonie et la reproduction commence dès leur retour sur site. L'appariement commence sans délai. On assiste d'abord à des parades aériennes destinées à ressouder le couple et redéfinir un territoire qui contiendra le nid. Si un des adultes ne revient pas ou alors revient trop tard (> 5 jours), un nouveau couple se forme.
La nidification suit rapidement. Le site du nid est choisi par le femelle. Le nid est une simple coupe grattée avec les pattes par le couple dans un substrat solide constitué suivant les cas de sable, de petits cailloux, de débris de coquilles de mollusques ou un mélange de ceux-ci.
La femelle pond sans délai ses deux ou trois œufs à raison d'un par jour. L'œuf est elliptique et mesure en moyenne 42 sur 30,5 mm. Il est beige et taché de brun, ce qui le rend peu visible.
L'incubation, assurée majoritairement par le femelle, dure un mois environ. Le poussin, rapidement nidifuge, est couvert d'un duvet cryptique de même couleur que l'œuf qui le camoufle bien. La femelle restera près de ses jeunes les premiers jours puis les laissera progressivement seuls. Ils attendrons alors leur pitance au nid pendant 2-3 jours puis non loin du nid avec les autres jeunes de la colonie. Ils peuvent voler dès l'âge de 3 semaines, mais plus souvent à 4 semaines. Cela varie suivant les conditions environnementales.
Ces dernières déterminent aussi la productivité des colonies qui peut varier de 0 à 2,5 jeunes à l'envol par couple.
Distribution
L'aire de nidification est vaste car elle s'étend du centre-est du Canada au Kamtchatka russe en passant par tout le vieux continent à des latitudes moyennes. L'aire d'hivernage est tout aussi grande car elle va de la côte pacifique de l'Amérique du sud et des Caraïbes au Vanuatu à l'est de l'Australie en passant par les côtes africaines. Ces deux aires sont disjointes, tous les individus étant grands migrateurs.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas globalement menacée (Least concern). En revanche, elle peut l'être localement, par exemple aux Etats-Unis.
En Europe, la population montre une tendance positive. Il y a néanmoins des menaces. La modification de l'habitat est la principale. En Europe centrale, de nombreux sites de nidification ont été détruits par les corrections des rivières et autres travaux hydrauliques. Ailleurs, c'est la fréquentation humaine (pêche et autres activités de loisirs) qui joue défavorablement.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes

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