Chevalier cul-blanc Chevalier culblanc
Tringa ochropus - Green Sandpiper
Systématique
-
Ordre:
Charadriiformes
-
Famille:
Scolopacidés
-
Genre:
Tringa
-
Espèce:
ochropus
Descripteur
Biométrie
- Taille: 24 cm
- Envergure: 57 à 61 cm.
- Poids: 70 à 90 g
Longévité
10 ans
Distribution
Description de la famille
Les Scolopacidés constituent, avec les Charadriidés, un groupe d'oiseaux appelés limicoles, c'est à dire littéralement "oiseaux de rivages". Les Scolopacidés sont majoritairement des oiseaux migrateurs de l'hémisphère nord, mais seul le continent antarctique en est dépourvu. Ce sont des ois... lire la suite
Identification
La question qui se pose souvent à l'ornithologue au moment des passages : est-ce un cul-blanc ou un sylvain ? En effet, à distance et sans la voix, ce peut être un problème et il faut le traiter de façon comparative.
Le Chevalier cul-blanc est un peu plus grand, plus massif et un peu moins haut sur pattes que le sylvain. Il a aussi un plumage plus contrasté, plus sombre dessus, plus blanc dessous. Cela se voit particulièrement bien au vol. En vue de dessus, le croupion blanc du cul-blanc, qui lui a donné son nom, les sus-caudales et la base des rectrices blanches contrastent fortement avec le dos sombre et l'extrémité de la queue plus barrée de brun noir. En vue de dessous, la face inférieure des ailes très sombre contraste avec le corps blanc (contraste moindre dessus et absence de contraste dessous chez le sylvain). Sur les sept espèces de chevaliers visibles dans la zone européenne, c'est le seul dont le dessous des ailes soit sombre.
Au passage printanier, les oiseaux sont en plumage nuptial. Le cul-blanc est d'un brun sombre, noirâtre, dessus, avec un fin pointillé clair (sylvain d'un brun plus clair et plus tacheté de blanc/beige). Il a le dessous bien blanc, flancs compris, ces derniers avec quelques marques noirâtres sur le bord antérieur (flancs crème roussâtre, marqués de nombreuses virgules brunes chez le sylvain). La tête, le cou et le haut de la poitrine sont striés de brun sombre avec un effet "plastron" (plus clair chez le sylvain sans effet plastron). L'œil est cerclé de blanc de façon très visible et une ébauche de sourcil blanc surligne le lore noir (sourcil blanchâtre, complet et bien visible, créant un effet "calotte" sombre chez le sylvain). Enfin, les pattes sont verdâtres (jaune-vert chez le sylvain). Au passage automnal, ces critères restent valables. Les parties supérieures sont simplement plus uniformes.
Le poussin est couvert d'un duvet gris-brun et rayé de noir dessus, blanc dessous. De chaque côté de la tête, une raie noire part du bec et traverse l'œil. Le juvénile ressemble à l'adulte nuptial, mais les parties supérieures sont tachetées de beige plutôt que de blanchâtre et les flancs sont tout blancs, sans marques à l'avant.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Green Sandpiper,
- Andarríos grande,
- maçarico-bique-bique,
- Waldwasserläufer,
- erdei cankó,
- Witgat,
- Piro piro culbianco,
- skogssnäppa,
- Skogsnipe,
- kalužiak perlavý,
- vodouš kropenatý,
- Svaleklire,
- metsäviklo,
- Witgatruiter,
- xivita comuna,
- Trjástelkur,
- samotnik,
- meža tilbīte,
- pikasti martinec,
- Черныш,
- Trinil hijau,
- クサシギ,
- 白腰草鹬,
- นกชายเลนเขียว,
- 白腰草鷸,
Voix chant et cris
Le cri habituel est un "Tui Tuit Tuit" typique qui signe l'espèce. Le chant, émis en vol nuptial, a la même tonalité que le cri et peut s'écrire "tjudi pieu ibi pieu ibi pieu ibi...". Il n'est pas émis en migration. Le cri d'alarme sur site de reproduction est un "pik" percutant répété tant que dure le danger.
Habitat
Pendant la saison de nidification, le Chevalier cul-blanc occupe les marais et les tourbières boisés de la taïga, les forêts inondables, les aulnaies et autres facies forestiers hygrophiles, ainsi que les forêts humides de montagne.
Au passage et en hivernage, il recherche le bord de l'eau, même les points d'eau de petite taille comme les fossés de drainage en zone marécageuse, et même sous un couvert de ligneux ; en cela il se distingue des autres limicoles et les côtoie peu. On le trouve aussi sur les berges et les îles des rivières, les plans d'eau artificiels comme les stations d'épuration et autres bassins de lagunage. Le long du littoral, on l'observe dans les ports, les criques et autres endroits abrités, à marée basse.
Comportement traits de caractère
Le Chevalier cul-blanc est une espèce farouche qui s'envole en criant à la moindre alerte. C'est un migrateur post-nuptial hâtif.
Le Chevalier cul-blanc se rencontre généralement seul ou en tout petits groupes, plus nombreux dans les lieux de halte favorables. Il se mêle peu aux autres limicoles sauf au Chevalier guignette.
L'originalité majeure du cul-blanc en période de reproduction, c'est comme on le verra plus loin, la nidification arboricole. La femelle pond dans un vieux nid d'une autre espèce dans un arbre. Ce peut être par exemple un vieux nid d'écureuil un peu déprimé situé en bout de branche à 20 m de haut dans un arbre, cas extrême il est vrai. Imaginons ce qui se passe à l'éclosion. Les poussins sont nidifuges et quittent le nid au plus tard le lendemain de l'éclosion, une fois le duvet bien sec et les pattes affermies. Quand aux ailes, elles ne serviront pas à grand chose pour la descente qui s'apparentera plutôt à une chute. On voit d'ici le tableau. Mieux vaut pour eux ne pas avoir le vertige.
Vol
Alimentationmode et régime
L'alimentation du Chevalier cul-blanc est presque exclusivement composée d'invertébrés. En saison inter-nuptiale, il se distingue des autres limicoles, excepté le Chevalier guignette, qui eux préfèrent les vasières dégagées, en se nourrissant à l'abri ou à proximité de la végétation.
Reproduction nidification
Le Chevalier cul-blanc est monogame et ne fait qu'une nichée par an bien que la nidification puisse commencer assez tôt.
L'espèce nidifie dans les terrains marécageux arborés car la nidification est arboricole, cas unique parmi nos limicoles. À vrai dire, l'oiseau ne construit pas son nid, la femelle dépose ses œufs dans un ancien nid d'une autre espèce, pigeon, turdidé, écureuil..., et ce jusqu'à grande hauteur. Elle peut aussi à l'occasion pondre directement sur une branche dans une dépression ou encore au sol entre des racines quand il n'y a pas le choix.
La ponte est constituée de 4 œufs olive tachés de brun-roux dont l'incubation, qui dure 20 à 23 jours, est assurée principalement par la femelle. La disposition des 4 œufs coniques, dont le bout pointu est tourné vers le centre du nid, est typique des limicoles (voir l'illustration de Gould). C'est un avantage certain pour une nidification hors nid.
Les poussins sont couverts d'un duvet gris-brun. Ce doit être assez sportif pour eux de se retrouver au sol à l'issue d'une chute probablement brutale. Ils voleront à l'âge de 4 semaines. La femelle peut quitter les lieux avant même que ses jeunes ne soient volants.
Distribution
Le Chevalier cul-blanc se reproduit sur presque toute la longueur du continent eurasiatique, de la Mer du Nord et de la Scandinavie à la Mer d'Okhotsk russe, aux latitudes tempérée supérieure et boréale. Il ne niche ni en Islande, ni dans les Îles britanniques.
L'aire d'hivernage est complètement disjointe. L'espèce passe l'hiver en Europe de l'Ouest tempérée, autour de la Méditerranée, en Afrique sub-saharienne et le long du Nil, en Asie mineure, autour de la péninsule arabique, sur le continent indien, en Asie du Sud-Est jusqu'aux Philippines et au nord de Bornéo, enfin au sud de la Chine et du Japon.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce est commune et répandue et en conséquence n'est pas classée menacée par BirdLife International.
Références utilisées
- Limicoles, gangas et pigeons d'Europe, Paul Géroudet (mise à jour Georges Olioso)
- Shorebirds, an identification guide to the waders of the world, Peter Hayman, John Marchant Tony Prater
- Avibase, Lepage Denis
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes