Bergeronnette printanière
Motacilla flava - Western Yellow Wagtail
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Motacillidés
-
Genre:
Motacilla
-
Espèce:
flava
Descripteur
Biométrie
- Taille: 16 cm
- Envergure: 28 cm.
- Poids:
Longévité
8 ans
Distribution
Description de la famille
Les Motacillidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (11 à 24 cm), à longue queue et à longues pattes à doigts munis de longs ongles. Leur plumage est le plus souvent discret et cryptique, brun et strié par exemple. Quelques espèces exhibent des couleurs plus voyantes comme du noi... lire la suite
Identification
La Bergeronnette printanière est une espèce très polymorphe, forte de 10 sous-espèces dans son aire vaste de l'Ancien monde. Morphologiquement, c'est une bergeronnette typique avec de longues pattes, des ailes à longues tertiaires et une assez longue queue bordée de blanc et agitée dans un plan vertical.
Le plumage du mâle adulte présente des constantes quelle que soit la sous-espèce, à savoir les parties supérieures vertes et les parties inférieures jaunes. C'est la tête qui présente des variations de couleurs selon les ssp., nettes chez les mâles nuptiaux, beaucoup moins chez les femelles. En effet chez cette espèce, les sexes diffèrent sensiblement. Nous insisterons sur la sous-espèce type "flava" à laquelle nous sommes le plus habitués. En revanche, nous ne ferons qu'évoquer les autres sous-espèces sans les détailler, ce serait trop fastidieux. Les images montrent les différents phénotypes mâles.
Le mâle adulte nuptial "flava" a le dessus et les côtés de la tête gris de cendre, le menton et la gorge jaune-renoncule. Un net sourcil blanc court du bec à la nuque. Un trait loral noirâtre joint le bec à l'œil sombre souligné d'un arc blanc. Enfin, les couvertures auriculaires grises incluent une petite bande blanche. Les couvertures alaires et les tertiaires noirâtres sont largement bordées de clair. Bec et pattes sont noires.
Le dimorphisme sexuel est assez important. La femelle adulte est comme un mâle très terne, aux couleurs délavées. Le manteau gris-brun est nuancé de vert. Les parties inférieures sont d'un jaune moins franc et moins régulier. La tête présente le même patron que celui du mâle, mais elle est gris-brun dessus et sur les côtés et blanchâtre à la gorge.
Le juvénile est sensiblement différent et peut questionner. Son plumage est complètement dépourvu de pigment caroténoïde et ne peut donc être ni jaune, ni vert comme chez l'adulte. Les parties supérieures sont très contrastées. Le manteau, d'un gris-brun-beige assez froid d'aspect un peu moucheté, contraste avec les couvertures et les tertiaires noirâtres, largement bordées de clair. La teinte du manteau diffuse un peu sur la poitrine. Les parties inférieures sont blanc-crème et plus ou moins lavées de chamois, en particulier sur les flancs. À la sortie du nid, un curieux dessin noirâtre entoure la gorge crème, incluant des moustaches et des arcs sous l'oreille, et formant sur le haut de la poitrine un collier pointant en V vers le bas. Les bords noirâtres de la calotte renforcent le sourcil.
Le mâle inter-nuptial ressemble à la femelle adulte tandis que cette dernière est encore plus terne en hiver. Très souvent, chez les deux sexes, des taches sombres peuvent apparaître sur la poitrine allant parfois jusqu'à former un collier irrégulier. Les plumages de transition ne sont pas faciles à analyser et peuvent poser problème.
Concernant les 9 autres sous-espèces, le plus simple pour se faire une idée est de regarder dans la galerie la sélection d'images illustrant le plumage des mâles nuptiaux de chacune d'elles. On y trouvera également des plumages intermédiaires résultant d'hybridations entre ssp.
En bref :
- ssp lutea : tête toute jaune,
- ssp flavissima : tête vert-jaune, sourcil jaune, du jaune sur l'oreille et gorge toute jaune,
- ssp type flava : tête gris-cendre, sourcil blanc, du blanc sur l'oreille, gorge jaune,
- ssp simillima : comme la précédente mais gris plus clair, joues et menton blancs,
- ssp thunbergi : calotte et nuque gris sombre, côtés noirs jusque sous l'oreille, gorge toute jaune,
- ssp iberiae : comme flava, mais gris plus sombre et gorge blanche,
- ssp cinereocapilla : rappelle thunbergi, mais tête moins sombre et gorge blanche,
- ssp pygmaea : rappelle cinereocapilla, mais limitée à l'Egypte,
- ssp feldegg : tête toute noire jusque sous l'oreille, gorge jaune vif,
- ssp leucocephala : tête blanchâtre, gorge jaune.
Indications subspécifiques 10 sous-espèces
- Motacilla flava flava (n and c Europe to the Ural Mts.)
- Motacilla flava flavissima (Britain and coastal Europe)
- Motacilla flava lutea (sw Russia to nw and nc Kazakhstan)
- Motacilla flava beema (sw Siberia and ne Kazakhstan to w Himalayas)
- Motacilla flava iberiae (Iberian Pen., sw France and nw Africa)
- Motacilla flava cinereocapilla (Italy, Sicily, Corsica, Sardinia and Slovenia)
- Motacilla flava pygmaea (Egypt)
- Motacilla flava leucocephala (nw Mongolia, nw China and sc Siberia)
- Motacilla flava feldegg (the Balkans and Turkey to Iran and Afghanistan)
- Motacilla flava thunbergi (n Europe to nw Siberia)
Noms étrangers
- Western Yellow Wagtail,
- Lavandera boyera,
- alvéola-amarela-comum,
- Schafstelze,
- sárga billegető,
- Gele Kwikstaart,
- Cutrettola,
- gulärla,
- Gulerle,
- trasochvost žltý,
- konipas luční,
- Gul Vipstjert,
- keltavästäräkki,
- Geelkwikkie,
- cuereta groga,
- Gulerla,
- pliszka żółta,
- dzeltenā cielava,
- rumena pastirica,
- Жёлтая трясогузка,
- Kicuit kerbau,
- ニシツメナガセキレイ,
- 西黄鹡鸰,
- 西方黃鶺鴒,
Voix chant et cris
Le cri habituel est un "fsip" simple ou dédoublé en "fisip". Il est émis aussi bien au sol qu'en vol. On entend aussi des "tsri" un peu roulés. Inquiet, l'oiseau pousse des "pisiip" plus appuyés.
Le chant est simpliste et consiste en la répétition monotone de notes qui rappellent un des cris, sans liant particulier, "tsritsritsri tsritsritsri tsritsritsritsri tsri tsritsritsri pilip tsritsri...". Le chanteur chante, posté en évidence sur une grande plante herbacée ou sur un arbuste bas.
Il existe des variations d'intonation suivant les sous-espèces. La ssp feldegg par exemple est connue pour ses cris plus rudes, "tsrrié"
Habitat
La Bergeronnette printanière est un oiseau des milieux ouverts à semi-ouverts, volontiers humides, avec un accès au sol facile.
En migration et en hivernage, les milieux fréquentés sont un peu les mêmes, espaces bien dégagés, avec quelques ligneux refuges, et un sol bien accessible.
Comportement traits de caractère
Comme chez tous les Motacillidés, l'essentiel de l'activité de la printanière se passe au sol où ses grandes pattes lui permettent d'arpenter le terrain avec facilité.
Au printemps sur les lieux de reproduction, le mâle est fait pour se montrer. Son plumage jaune-renoncule qu'il exhibe ostensiblement est un bon argument dans la défense du territoire, qui vient épauler le chant pas vraiment impressionnant. En revanche, le plumage de la femelle est beaucoup plus discret car c'est à elle qu'incombe la protection du nid.
Vol
Vol onduleux de Motacillidé, un peu moins cependant que celui des autres bergeronnettes, probablement du fait d'une queue plus courte.
Alimentationmode et régime
La Bergeronnette printanière est essentiellement insectivore. Elle recherche sa nourriture au sol en marchant activement dans les endroits dégagés ou même en eau peu profonde.
Les juvéniles sont exclusivement nourris d'invertébrés, insectes et leurs larves surtout, mais aussi petits crustacés.
Reproduction nidification
La saison de reproduction s'étend d'avril à août, la chronologie de la ponte variant suivant la latitude.
Distribution
La Bergeronnette printanière occupe le continent eurasiatique de l'Atlantique à la vallée de la Léna en Sibérie, en passant par le Kazakhstan et le nord-ouest de la Mongolie. Au sud, elle occupe l'ouest du Maroc, la vallée du Nil en Egypte, l'Asie mineure, ponctuellement le Moyen-Orient, le nord de la région persane, l'Asie centrale et l'extrême nord-ouest de la Chine. Au-delà, on trouve l'espèce sœur, la Bergeronnette de Béringie qui n'a été séparée d'elle que récemment.
C'est une espèce migratrice, excepté pour la ssp pygmea d'Egypte et la fraction marocaine de la population de la ssp iberiae qui sont sédentaires. Les aires d'hivernage se trouvent en Afrique sub-saharienne et dans le sous-continent indien, accessoirement dans la péninsule arabique.
La ssp type "flava" occupe l'Europe continentale tempérée jusqu'à l'Oural. C'est elle qui niche très majoritairement en France. La ssp "flavissima" occupe les Îles Britanniques et la côte européenne en vis-à-vis. La ssp "thunbergi" se trouve en Scandinavie et dans l'ouest de la Sibérie. La ssp "iberiae" comme son nom l'indique niche dans la péninsule ibérique, mais aussi dans le sud-ouest de la France et au Maroc. La ssp "cinereocapilla" niche dans la botte italienne, mais aussi en Sardaigne et en Sicile et en Slovénie. La ssp "pygmaea" occupe la vallée du Nil égyptienne où elle est sédentaire. La ssp "feldegg" se trouve au sud de l'aire, des Balkans à l'Afghanistan en passant par la Turquie, l'Iran et l'Irak. Dans l'ouest de la Russie, on trouve les ssp "beema" et "lutea" autour de la Volga, la première au nord (Haute Volga et Sibérie occidentale), la seconde au sud (Basse Volga, régions de Kazan et Perm, et nord du Kazakhstan). Enfin, la ssp " leucocephala " occupe le nord-ouest de la Mongolie et de la Chine et les régions russes adjacentes.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
La Bergeronnette printanière fait partie des espèces communes, non classée menacée par BirdLife International. Son aire de répartition est grande et elle a su s'adapter à des milieux sous influence humaine, agricoles surtout, et en tirer profit.
Mais elle reste sensible à l'action humaine. Le déclin observé localement est lié à l'intensification ou au changement des pratiques agricoles, en particulier au drainage des zones humides et au retournement des prairies au profit des céréales. De plus, l'utilisation de pesticides en agriculture ne peut avoir qu'un impact négatif.
Comme l'espèce est migratrice, elle peut être confrontée aux conséquences des sécheresses chroniques qui sévissent dans les zones d'hivernage, particulièrement pour les oiseaux européens à la dégradation des conditions d'accueil des hivernants dans le Sahel.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 1, P. Géroudet, M. Cuisin
- Pipits and Wagtails of Europe, Asia and North America, Alström Per and Mild Krister
- Avibase, Lepage Denis
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes