Pie-grièche méridionale
Lanius meridionalis - Iberian Grey Shrike
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Laniidés
-
Genre:
Lanius
-
Espèce:
meridionalis
Descripteur
Biométrie
- Taille: 25 cm
- Envergure: 30 à 34 cm.
- Poids: 55 à 93 g
Longévité
6 ans
Distribution
Description de la famille
Les Laniidés sont des passereaux de taille petite à moyenne, au corps allongé, à ailes arrondies et à queue longue. Le plumage est dans des tons discrets de brun, gris ou noir, mais inclut toujours du blanc. Le bec est fort et crochu à son extrémité. Il possède deux dents subterminales à s... lire la suite
Identification
Chez le mâle adulte, le masque facial part des lores. Il trace un trait fin juste au-dessus et en-dessous de l'œil puis il s'élargit sur les couvertures auriculaires. Le sourcil blanc est assez étroit mais il est nettement visible et il se développe parfois jusqu'au dessus du bec. Les parties supérieures sont gris-plomb foncé, pâlissant légèrement sur le croupion et les sus-caudales. Les scapulaires blancs tranchent nettement avec le noir du dos et des ailes. La queue est noire avec une large bordure blanche. Trois paires extérieures de rectrices ont des terminaisons blanches. La paire la plus externe a une base noire et une large pointe blanche dont la longueur dépasse les 5 centimètres. Les ailes sont noires avec une tache blanche confinée à la base des primaires. Les secondaires et les tertiaires sont également liserées de blanc. Les parties inférieures sont habituellement teintées de rose vineux. Le menton, les côtés du cou et la zone anale sont blanchâtres. Le dessous de la queue est blanc.
Presque jamais, la femelle ne peut être distinguée du mâle. Toutefois son plumage peut être en moyenne moins blanc et elle affiche parfois quelques barres noires sur le dessous. Les juvéniles sont semblables aux adultes, mais le masque facial est brun foncé et les lores partiellement blancs. Les parties supérieures sont plus pâles, plus brun grisâtre. Les parties inférieures sont grisâtres avec une nuance rose-chamois et quelques légères vermiculures. La gorge et les côtes du cou sont blancs.
Chez les adultes, le bec et les pattes sont noires, les iris sont brun foncé.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Iberian Grey Shrike,
- Alcaudón real,
- picanço-real-meridional,
- Iberienraubwürger,
- sivatagi őrgébics,
- Iberische Klapekster,
- Averla meridionale,
- iberisk varfågel,
- Krattvarsler,
- strakoš prieložný,
- ťuhýk iberský,
- Sydlig Stor Tornskade,
- etelänisolepinkäinen,
- botxí meridional,
- Steppusvarri,
- dzierzba śródziemnomorska,
- Ibērijas čakste,
- južni veliki srakoper,
- Средиземноморский сорокопут,
- イベリアオオモズ,
- 伊比利亚灰伯劳,
- 南方灰伯勞,
Voix chant et cris
La différence de voix entre la Pie-grièche grise (excubitor) et la pie-grièche méridionale (meridionalis) est très difficile à saisir, d'autant que chaque espèce possède de multiples races. Les notes qui composent le chant bref de ces 2 oiseaux sont sensiblement similaires. Néanmoins, certains cris sont quelque peu différents : le cri de contact ou d'excitation de la race nominale de la pie-grièche méridionale est plus doux, plus musical que le sifflement de la race nominale de la Pie-grièche grise. La race pallidirostris émet des cris qui sont également différenciables de ceux d'excubitor.
Habitat
Comme son nom le suggère bien, cette pie-grièche est un oiseau des contrées chaudes, arides et méridionales de l'hémisphère nord. Elle niche dans les zones de climat méditerranéen, désertique et parfois même tropical (en ce qui concerne la race lahtora). Elle fréquente des types d'habitats ouverts dotés de grands arbres ou de buissons épineux dans lesquels elle peut dissimuler son nid. Dans le sud de la France, la race nominale peut nicher dans une grande variété de sites qui peuvent être brièvement passés en revue : on les trouve dans les garrigues ouvertes, les broussailles dominées par les chênes qui poussent sur des sols calcaires et dans les zones montagneuses bien exposées situées généralement en-dessous de 1000 mètres.
Comportement traits de caractère
La pie-grièche méridionale est plus discrète que la Pie-grièche grise car elle habite des types d'habitats pourvus de buissons bas qui sont plus propices au camouflage et à la dissimulation. Toutefois, quand elle parade, elle se met bien en évidence sur les plus hautes branches d'un buisson ou même à une hauteur supérieure à 5 mètres dans un grand arbre ou sur un fil électrique. Cette espèce est réputée pour sa grande prudence et pour la grande difficulté qu'éprouvent les visiteurs à l'approcher. Certaines races du désert sont pourtant incroyablement familières et se laissent approcher à une distance de bras comme de nombreux laniidés africains.
Au début de la saison de reproduction, les oiseaux de la race nominale se postent à la limite de leur territoire, lancent des vocalises et se révèlent particulièrement démonstratifs. Leurs chants peuvent être entendus surtout le matin et le soir. Des cris rudes rappelant ceux des jeunes quand ils réclament leur nourriture sont également fréquents. Dans ce dernier cas, la plupart du temps, les cris sont délivrés par 2 mâles qui se font face. Pendant la formation des couples, les mâles et les femelles émettent des cris doux pour garder le contact et adoptent une posture très rectiligne.
La taille du territoire dépend de la sous-espèce et de la structure de l'habitat. Chez la race nominale meridionalis, il est parfois petit, ne dépassant pas les 10 hectares, mais souvent il mesure de 15 à 25 ha, que ce soit pour les couples nicheurs ou les individus solitaires de la période hivernale. En Asie Centrale et en Afrique du Nord, les territoires dépassent rarement les 10 ha, alors que la moyenne atteint 62 hectares pour les oiseaux de la race aucheri dans le désert du Néguev. La densité ne dépend pas toujours de l'importance des ressources : dans une région supposée très favorable, le nord-ouest de l'Espagne, le territoire a la même superficie (100 ha) que dans la Crau, au sud de la France. Dans certains habitats particuliers, comme les plantations de palmiers, les îles, les parcelles de pistachiers, les populations peuvent être relativement importantes, atteignant parfois une dizaine de couples par kilomètre carré. Les mâles montrent une grande fidélité pour leurs sites, ils peuvent même passer toute leur vie sur le même territoire comme c'est le cas en France, en Espagne et en Israël. Les femelles s'éclipsent à la fin de la période de reproduction et elles occupent rarement le même lieu au printemps suivant. Contrairement à ce qu'on avait cru à un moment, les couples de la race nominale ne restent pas ensemble en hiver et le lien conjugal ne se reforme pas automatiquement au début de la saison suivante.
Les techniques de chasse sont semblables à celles de la Pie-grièche grise mais le vol stationnaire est pratiqué moins couramment. Comme les pies-grièches écorcheurs, les pies-grièches méridionales choisissent des perchoirs à 2-3 mètres au-dessus du sol. Les petits vertébrés sont régulièrement empalés sur des épines mais cette technique est moins utilisée pour les arthropodes car ceux-ci sont plus nombreux et plus disponibles toute l'année dans les zones chaudes. En Israël, le choix d'un partenaire est très influencé par la taille des garde-mangers. Le succès de la reproduction est augmenté en cas de caches ou de stocks copieux.
La plupart des races sont sédentaires. Certaines populations de la race pallidirostris sont toutefois des migrateurs de longue distance. Des mouvements de faible ampleur ont également été décelés chez les races du désert et chez la race nominale. Ces courts déplacements n'ont pour l'instant pas reçu d'explications.
Alimentationmode et régime
Les petits vertébrés et particulièrement les petits reptiles jouent un rôle essentiel dans la diète.
Reproduction nidification
Pour la race méridionalis, la saison de nidification en Espagne commence aussi tôt que la mi-janvier lorsque les femelles commencent à visiter le territoire des mâles sédentaires. Un laps d'un mois peut s'écouler entre la première offrande rituelle de nourriture et la construction du nid. Les premiers œufs sont déposés à la fin du mois de février. A la fin du mois de mars, près de la moitié des pontes ont déjà eu lieu. Dans le sud de la France, peu de couples pondent avant la fin mars, la plupart des couvées interviennent plutôt entre la mi-avril et le mois de mai. La saison se prolonge jusqu'en juillet. En cas d'échec, les nichées de remplacement sont fréquentes. Les véritables secondes couvées sont prouvées en Espagne, mais pas en France. Le pourcentage de couples concernés par ces dernières n'est pas connu. Dans la Crau, la distance entre 2 nids varie de 25 à 300 mètres. Les autres-pies-grièches méridionales élèvent généralement 2 couvées comme c'est le cas en Afrique du Nord où les pontes s'échelonnent du mois de février à début juillet. Dans le désert du Néguev, les deuxièmes pontes sont monnaie courante, elles sont éventuellement suivies par des troisièmes et quatrièmes pontes qui impliquent environ 10% des couples.
La race nominale pond en moyenne 5 ou 6 œufs, que ce soit en Espagne ou dans le sud de la France. Les couvées de remplacement ne contiennent que 3 œufs. Les races nord-africaines déposent entre 3 et 7 unités par nichée pendant la saison qui est relativement longue. La productivité (4,6 œufs/nid) est apparemment moindre qu'en Europe. Chez la race méridionalis, l'incubation dure 17 ou 18 jours et les petits quittent le nid environ 19 jours après l'éclosion. En Espagne, la période de dépendance des oisillons est estimée à 39 jours.
Distribution
La pie-grièche méridionale possède une très vaste aire de distribution qui s'étend d'ouest en est de la péninsule ibérique jusqu'au Kazakhstan, au nord-ouest de l'Inde et à la Mongolie en passant par l'Afrique du Nord et par le Sahel. 11 races sont officiellement reconnues : L.m. meridionalis (péninsule ibérique, sud de la France et particulièrement le Languedoc-Roussillon) - L.m. algierensis (Afrique du Nord, de la Mauritanie jusqu'à la Cyrénaïque) - L.m. koenigi (îles Canaries) - L.m. elegans (nord et centre du Sahara, Sud Tunisie, Lybie, Egypte, côtes de la mer Rouge jusqu'à Port-Soudan) - L.m.l eucopygos (Sahel, de la région de Tombouctou au Mali jusqu'au Darfour au Soudan) - L.m. aucheri (Erythrée, Nord Ethiopie, péninsule arabique, Israël, Syrie, Iraq, Iran) - L.m. theresae (Galilée et Sud Liban) - L.m. buryi (Yemen) - L.m. unicinatus (Socotra) - L.m. lahtora (Est Pakistan jusqu'au Népal, en Inde, Bihar et Bengale Occidental) - L.m. pallidirostris (de la vallée de la basse Volga et des régions de la Caspienne jusqu'en Mongolie et au désert de Gobi en passant par l'Afghanistan et le nord du Pakistan).
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Il existe peu de renseignements sur la récente évolution de cette espèce. En Espagne, elle est commune et la population nicheuse dépasse les 200 000 couples. Dans le sud de la France, on compte près de 1 500 couples. La race des Canaries est estimée entre 1000 et 1 500 paires. Aux Emirats Arabes Unis, la population varie entre 5000 et 10 000 couples de la race aucheri. Cette espèce n'est pas considérée comme menacée.
Références utilisées
- SHRIKES A Guide to the Shrikes of the World, Lefranc Norbert, Worfolk Tim
- Shrikes bush-shrikes, Tony Harris
- Vol. 12 - Handbook of the Birds of the World, Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie
- Avibase, Lepage Denis
- Israeli Birds, Gorfin Uri
- Wikipédia, Wikipedia, The Free Encyclopedia
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes