Pic épeiche
Dendrocopos major - Great Spotted Woodpecker
Systématique
-
Ordre:
Piciformes
-
Famille:
Picidés
-
Genre:
Dendrocopos
-
Espèce:
major
Descripteur
Biométrie
- Taille: 24 cm
- Envergure: 34 à 39 cm.
- Poids: 70 à 98 g
Longévité
11 ans
Distribution
Description de la famille
Les Picidés sont des oiseaux de la taille d'un moineau à celle d'une corneille. Ils sont adaptés morphologiquement à la vie arboricole. Leurs pattes solides sont pourvues de quatre longs doigts (rarement trois) terminés de griffes puissantes, deux tournés vers l'avant et deux vers l'arrière, ... lire la suite
Identification
Le Pic épeiche est le plus commun et le plus répandu des pics dits bigarrés, au plumage coloré de noir, blanc et rouge.
Le dimorphisme sexuel est faible. Le mâle adulte se distingue à sa zone occipitale rouge cramoisi alors qu'elle est noire chez la femelle.
Les parties supérieures (manteau, dos, croupion et sus-caudales) sont noires. Les ailes noires présentent une large tache blanche sur les épaules, formée par les scapulaires externes et les grandes et moyennes couvertures internes. Toutes les rémiges sont noires et munies de taches blanches sur leur longueur formant barres alaires. Les deux paires de rectrices centrales sont noires et les trois paires externes de plus en plus blanches de l'intérieur vers l'extérieur.
La tête porte une calotte noire entre le front beige roussâtre clair et l'arrière rouge ou noir. Les côtés de la tête et du cou sont blancs, marqués d'un Y noir dont les branches rejoignent respectivement le bec (en une moustache noire), la nuque et la poitrine (la branche inférieure amorçant un bandeau pectoral). Une bride noire joint la nuque au manteau, noir lui aussi.
Les parties inférieures sont blanches, excepté le bas-ventre et les sous-caudales rouge cramoisi.
Le bec, fort et pointu, est noir. Les yeux rouge sombre ressortent bien dans la zone lorale blanche. Les fortes pattes griffues sont grises.
Le jeune de l'année a la calotte rouge, bordée de noir sur les côtés, le rouge plus étendu et plus vif chez le jeune mâle. Le noir du plumage est terne, les taches blanches des épaules marquées de gris et le rouge sous la queue plus pâle. Ces caractéristiques peuvent prêter à confusion avec le Pic mar qui a la calotte toute rouge en tous plumages et le dessous de la queue plus rose que rouge. Il convient donc de bien regarder le patron de tête (chez le mar, la calotte rouge n'est pas bordée de noir, le Y noir du cou est plus petit et ne rejoint ni le bec, ni la nuque. Enfin, la poitrine est finement striée de sombre). En Europe moyenne et en Asie mineure en revanche, la confusion avec le Pic syriaque est une éventualité à avoir en tête car les deux espèces se ressemblent beaucoup. Chez le syriaque, le noir des côtés du cou ne rejoint pas la nuque noire et le rouge sous la queue est nettement plus pâle que chez l'épeiche.
Les 24 sous-espèces reconnues se distinguent avant tout à la tonalité de leurs parties inférieures qui va du blanc pur à un roussâtre plus ou moins prononcé. La sous-espèce la plus remarquable est sans conteste la ssp numidus d'Afrique du Nord qui possède un large bandeau pectoral complet, coloré de rouge et de noir.
Indications subspécifiques 24 sous-espèces
- Dendrocopos major major (Scandinavia and ne Poland to w Siberia)
- Dendrocopos major brevirostris (w Siberia to e Siberia, ne China, n Mongolia)
- Dendrocopos major kamtschaticus (Kamchatka Pen.. e Siberia.)
- Dendrocopos major anglicus (Great Britain)
- Dendrocopos major pinetorum (c Europe)
- Dendrocopos major parroti (Corsica)
- Dendrocopos major harterti (Sardinia)
- Dendrocopos major italiae (Italy, Sicily and w Slovenia)
- Dendrocopos major hispanus (Iberian Pen.)
- Dendrocopos major canariensis (Tenerife. Canary Is..)
- Dendrocopos major thanneri (Gran Canaria I.. Canary Is..)
- Dendrocopos major mauritanus (Morocco)
- Dendrocopos major numidus (n Algeria and Tunisia)
- Dendrocopos major candidus (Romania and s Ukraine to Greece)
- Dendrocopos major paphlagoniae (n Turkey)
- Dendrocopos major tenuirostris (Caucasus and Transcaucasia. sw Asia.)
- Dendrocopos major poelzami (se Azerbaijan, n Iran and sw Turkmenistan)
- Dendrocopos major japonicus (se Siberia, ne China, Korea and n and c Japan)
- Dendrocopos major wulashanicus (Inner Mongolia. n China.)
- Dendrocopos major cabanisi (e China)
- Dendrocopos major beicki (c China)
- Dendrocopos major mandarinus (s China and e Myanmar to n Laos and n Vietnam)
- Dendrocopos major stresemanni (ne India, ne Myanmar to se Tibet and sc China. w Sichuan, Yunnan.)
- Dendrocopos major hainanus (Hainan I.. off se China.)
Noms étrangers
- Great Spotted Woodpecker,
- Pico picapinos,
- pica-pau-malhado-grande,
- Buntspecht,
- nagy fakopáncs,
- Grote Bonte Specht,
- Picchio rosso maggiore,
- större hackspett,
- Flaggspett,
- ďateľ veľký,
- strakapoud velký,
- Stor Flagspætte,
- käpytikka,
- picot garser gros,
- Barrspæta,
- dzięcioł duży,
- dižraibais dzenis,
- veliki detel,
- Большой пёстрый дятел,
- アカゲラ,
- 大斑啄木鸟,
- större hackspett,
- 大斑啄木,
Voix chant et cris
Le Pic épeiche a pour cri habituel un "pik" ou "tik" sonore et percutant, pouvant être adouci en "tek". C'est le cri de contact de l'espèce. L'oiseau inquiet émet ce même cri, mais en séries d'autant plus rapides que son inquiétude est grande. On note aussi, en particulier à la formation des couples ou alors en cas de conflit territorial entre couples voisins ou avec le Pic mar en situation de sympatrie, de longs "kekekekekek..." qui traduisent l'excitation des individus. Les juvéniles au nid quémandent bruyamment leur nourriture avec de longs cris roulés insistants, répétés inlassablement "trriiitriiitriiitriii...".
La manifestation sonore territoriale à valeur de chant est le tambourinage. Les deux sexes tambourinent au printemps, mais le mâle le fait de façon plus fréquente et constante. Le tambourinage du Pic épeiche est typique en ce sens qu'il est bref (1 à 2 secondes) et que la fréquence des coups de chaque salve augmente légèrement. C'est une manifestation très fréquente au printemps au moment de l'appariement et de la délimitation du territoire. On a calculé qu'un mâle non apparié peut tambouriner jusqu'à 600 fois par jour.
Habitat
Le Pic épeiche est une espèce forestière ubiquiste, fréquentant dans sa vaste aire de distribution toutes sortes de boisements caducifoliés, sempervirents ou mixtes, du niveau de la mer à plus de 2 000 mètres d'altitude.
La densité spécifique peut être élevée et par exemple approcher le couple à l'hectare dans les vieilles chênaies très favorables d'Europe tempérée.
Comportement traits de caractère
Le Pic épeiche est un arboricole exclusif. Il a besoin des arbres dans toutes les phases de sa vie. Il y trouve sa nourriture, il y établit son nid.
L'épeiche, comme tous les pics, est un oiseau solitaire et assez individualiste la plus grande partie de l'année. Ce n'est que pour la reproduction au printemps qu'il recherche et tolère un partenaire, le temps de mener à bien une nichée unique. Ensuite chacun repart à sa solitude. Il n'y a aucune tendance au grégarisme chez cette espèce.
L'épeiche est le plus souvent résident dans son habitat forestier, c'est à dire présent toute l'année, simplement sujet à des déplacements locaux.
C'est un oiseau qu'on entend plus qu'on ne voit dans son habitat fermé, mais comme il n'est pas avare de ses cris, on peut quand même le repérer assez facilement, bien qu'il soit assez farouche et garde ses distances. Il y a deux circonstances favorables à de bonnes observations. Tout d'abord, si on a la chance, grâce aux cris insistants des jeunes, de trouver une loge occupée au printemps, on pourra observer facilement le manège des adultes nourrissant leur progéniture. Mais il faut quand même se faire discret. L'autre occasion est hivernale. Le Pic épeiche peut fréquenter assidument les postes de nourrissage si graisse et graines sont mises à disposition. En calculant bien son coup, et à condition d'être dans un environnement favorable, on peut faire de belles observations depuis son salon.
Vol
Le Pic épeiche a un vol de picidé typique, alternant des phases de battements énergiques et des pauses ailes fermées.
Alimentationmode et régime
Le Pic épeiche a un régime alimentaire très varié. À la belle saison, la part animale prédomine. L'oiseau recherche activement les larves xylophages d'insectes tels que les cérambycidés ou les scolytidés qu'il extirpe du bois avec son bec et sa langue, travaillant de bas en haut le long des troncs et des branches. Il y laisse des traces d'activité très typiques. Il s'attaque de la même façon aux fourmilières et capture une très grande variété d'insectes et leurs larves, même aériennes comme les chenilles de lépidoptères. Les jeunes sont nourris exclusivement d'items animaux.
À la mauvaise saison, tout en restant insectivore par le biais des larves du bois, il devient nettement granivore, recherchant les grosses graines riches en lipides comme les graines de conifères, les faînes, les graines de charme, les noix et les noisettes, et sur les points de nourrissage, les graines de tournesol. Cette part végétale peut atteindre 80% de la diète dans le nord de l'aire.
Il a une façon bien à lui de procéder pour ouvrir les graines dures comme les noisettes. Il coince la noisette dans une fente d'écorce et tape du bec dessus jusqu'à ce qu'elle éclate. Avec les graines de conifères, c'est le cône tout entier qui est bloqué dans une fourche ou une fente pour être attaqué du bec. Le travail est très typique, avec les écailles des cônes en lambeaux, très différent de celui de l'écureuil ou du beccroisé.
Il lui arrive de descendre au sol récupérer les graines tombées des arbres. Marginalement, il consomme des fruits comme les cerises. Localement, il peut consommer la sève élaborée ou la gomme de certains arbres à partir de petits puits creusés du bec à travers l'écorce.
Reproduction nidification
Les Pics épeiches sont aptes à la reproduction dès leur 2e année civile. Au mois de décembre commencent les manifestations nuptiales. Il faut dire qu'il y a du travail pour rapprocher des partenaires plutôt solitaires dans la vie courante. Cela prend du temps. Elles atteindront leur apogée en février-mars, tout au moins en Europe moyenne. Elles se traduisent par des poursuites en sous-bois avec des battements d'ailes sonores, de nombreuses vocalisations, une gestuelle particulière (hérissement des plumes de la calotte traduisant l'excitation, déploiement des ailes et de la queue pour exhiber les taches blanches, jeu de cache cache autour des troncs et branches,.
La nidification commence par le creusement dans un tronc ou une branche de la loge destinée à accueillir la ponte. C'est un travail de longue haleine, exécuté essentiellement par le mâle. L'espèce ne réoccupe pas d'anciennes loges comme le font d'autres pics. Le nid est situé à une hauteur très variable, pratiquement du sol à plus de 20 mètres de hauteur suivant les conditions locales, le plus souvent en-dessous de 8-10 mètres. La loge elle-même est profonde de 25 à 35 cm, large d'une 12e de cm et le trou d'entrée a un diamètre de 5 à 6 cm.
La femelle y dépose en moyenne 5 à 7 œufs blancs, à une date qui dépend des conditions locales, de fin avril à début juin en Europe tempérée. L'incubation dure 10 à 12 jours, assurée par la femelle dans la journée et par le mâle la nuit. Les poussins nidicoles sont nourris par les deux parents pendant 20 à 23 jours. Ils resteront encore quelques jours près du nid après l'envol, puis la famille se scindera en deux, chaque adulte prenant en charge une partie de la nichée. Les jeunes seront à même de se reproduire dès l'année suivante et leur espérance de vie est d'une 10e d'année s'ils passent le cap de la première année.
Distribution
L'aire de répartition du Pic épeiche s'étend sur l'ensemble du continent eurasiatique, de l'atlantique au pacifique, aux latitudes moyennes. Elle forme une bande continue qui inclut les différents biomes forestiers et contourne les déserts.
À l'ouest, il est présent en Grande-Bretagne mais est absent d'Irlande. Au sud-ouest, deux sous-espèces insulaires occupent les îles Canaries. À l'autre extrémité, à l'est, l'aire inclut l'archipel japonais, l'île de Sakhaline et la péninsule du Kamtchatka. Au sud-est, elle descend en Chine méridionale, à Taïwan et au nord de l'Indochine à la faveur de l'altitude et dans des conditions climatiques et forestières bien différentes.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Pic épeiche est commun et largement répandu dans la majeure partie de son aire. À ce titre, il n'est pas globalement menacé. Il est quand même réputé rare en Asie du Sud-Est.
Par ailleurs, des populations insulaires comme celles des Canaries sont vulnérables du fait de la surexploitation des forêts de pins qu'elles occupent.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 1, P. Géroudet, M. Cuisin
- Avibase, Lepage Denis
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Pic épeiche du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes