Huppe fasciée

Upupa epops - Eurasian Hoopoe

Systématique

Ordre
:
Bucérotiformes
Famille
:
Upupidés
Genre
:
Upupa
Espèce
:
epops

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

Taille
: 32 cm
Envergure
: 42 à 46 cm.
Poids
: 55 à 80 g

Longévité

11 ans

Distribution

Description de la famille

La famille des Upupidés est une toute petite famille comprenant un genre unique, le genre Upupa, et 4 espèces dont une éteinte. Toutes se ressemblent beaucoup avec un plumage quasi-identique, une même huppe sur la tête, le même bec courbe, des ailes courtes et arrondies, des pattes courtes et... lire la suite

Identification

Une huppe se reconnaît au premier coup d'œil. L'allure générale, la couleur rousse du plumage, les ailes et la queue noires et blanches, la grande huppe érectile qui orne la tête et le long bec courbe en font un oiseau remarquable. Les trois espèces de huppes se ressemblent beaucoup et leurs différences sont subtiles.
La Huppe fasciée se distingue à sa main noire barrée de blanc (toute noire chez son homologue du sud de l'Afrique) et à la zone blanche sub-terminale des plumes de sa huppe.
Autrement, il n'est qu'à regarder une photo pour se faire une idée de l'oiseau. Cela ne nécessite pas une longue description. Sur l'oiseau posé, on distingue surtout la huppe rousse souvent hérissée, la tête, le cou et le manteau couleur sable chaud, la partie visible de l'aile noire barrée de blanc et le long bec gris courbe. Lorsque l'oiseau est en vol, ce sont surtout les ailes larges et arrondies, noires et barrées de blanc qui attirent l'attention ainsi que leurs battements particuliers.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel net. La femelle est simplement un peu plus petite et plus pâle.
Le juvénile ressemble à la femelle en plus terne, avec la huppe et le bec plus courts.

Indications subspécifiques 7 sous-espèces

Upupa epops epops (nw Africa and Europe e to sc Russia, nw China and nw India.)
Upupa epops saturata ()
Upupa epops ceylonensis (c and s India, Sri Lanka)
Upupa epops longirostris (ne India to s China, Indochina and n Malay Pen.)
Upupa epops major (Egypt)
Upupa epops senegalensis (Senegal and Gambia to Somalia)
Upupa epops waibeli (Cameroon to nw Kenya and n Uganda)

Noms étrangers

Eurasian Hoopoe,
Abubilla común,
poupa-comum,
Wiedehopf,
búbosbanka,
Hop,
Upupa,
härfågel,
Hærfugl,
dudok chochlatý,
dudek chocholatý,
Hærfugl,
harjalintu,
puput comuna,
Herfugl,
dudek,
pupuķis,
smrdokavra,
Удод,
Hupo tunggal,
ヤツガシラ,
戴胜,
นกกะรางหัวขวาน,
戴勝,

Voix chant et cris

play
pause

Le chant est tout à fait typique et fait partie du paysage sonore de bien des campagnes au printemps. Il est composé de trois notes égales répétées rapidement et pouvant se traduire par "woupwoupwoup". La phrase est répétée à quelques secondes d'intervalle pendant un temps qui peut durer une minute ou plus.
Autant le chant peut être qualifié d'agréable, autant certains de ses cris sont désagréables à l'oreille humaine. Le cri le plus classique, qui est le cri d'alarme quand on pénètre sur le territoire, est un "waaahhrrr" rêche qui évoque un cri lointain de Héron cendré ou encore un cri de Corbeau. Autrement, on note aussi des cris sifflés façon turdidé, une crécelle sèche d'inquiétude et divers autres cris, en particulier du couple dans son intimité.

Habitat

La Huppe fasciée est une espèce qui a trois exigences pour être présente en période de reproduction, d'une part un milieu ouvert à semi-ouvert, un sol facilement accessible, nu ou faiblement enherbé, pour la recherche de nourriture et des cavités, arboricoles ou rupestres, pour la nidification.

Elle apprécie les espaces avec de grands mammifères comme les prés pâturés par le bétail, particulièrement les chevaux, ou encore la savane et ses grands herbivores. Plus largement, elle peut fréquenter tous secteurs de prairies pâturées suffisamment vastes, les landes sablonneuses, la steppe, le vignoble, les vergers pâturés ou à sol dégagé, par exemple les oliveraies dont les arbres sont riches en cavités, etc. Le bocage tel qu'il existait autrefois en France était une forme d'idéal.
Pour la nidification, un vieil arbre avec cavités fait l'affaire. Ce peut être un arbre isolé ou un arbre inclus dans un élément structurant du paysage (haie arborée, bosquet, parc, vieux verger, ripisylve, arbres plantés de bord de route ou de voie d'eau,...). Une falaise naturelle ou artificielle, un talus ou une berge abrupte de cours d'eau peuvent aussi être choisis. Mais souvent, c'est une vieille construction ou une ruine, une vieille bergerie par exemple, qui est choisie, qu'elle soit isolée en pleine campagne ou située dans ou en périphérie d'un village ou d'un hameau. Un simple tas de gros cailloux d'épierrement peut convenir à l'occasion, comme pour la Chevêche d'Athena. Les deux espèces se côtoient fréquemment.

Comportement traits de caractère

Le retour de migration des Huppes européennes a lieu de fin mars à mai. Le chant du mâle est le signal de leur arrivée et le meilleur indice pour repérer ces oiseaux.

Ils réoccupent tout de suite les territoires délaissés en fin d'été et reprennent leurs habitudes.
La huppe n'est pas un oiseau très farouche vis à vis de l'homme. Elle peut même se montrer très anthropophile dès le moment où on la laisse tranquillement vaquer à ses occupations. Elle peut même élever sa nichée au cœur d'un village.
Ce n'est pas un oiseau grégaire. Les couples se reproduisent séparément sur des territoires bien définis, mais si le milieu est favorable, deux nids peuvent être proches l'un de l'autre, par exemple dans le même hameau. Après la reproduction, on observe des groupes familiaux dans les secteurs d'alimentation.
La huppe est un oiseau assez exigeant en terme d'habitat. Elle se nourrit de gros insectes et de leurs larves dont les populations ont plutôt tendance à régresser dans les campagnes soumises aux pesticides et autres désherbants. La présence de huppes de nos jours est un indice de bonne santé écologique.
Le départ en migration post-nuptiale est précoce, dès le mois d'août, des attardés pouvant être observés jusqu'en octobre.

Vol

Lorsqu'on voit voler une huppe, on a l'impression de voir un grand papillon, et ceci est dû aux ailes larges et arrondies, très marquées de noir et blanc.

Les battements rapides alternant avec des phases "ailes fermées" donnent au vol un aspect onduleux et saccadé, parfois un peu erratique ou hésitant. Bien qu'on s'attende généralement à observer chez un oiseau migrateur des ailes longues et fines, il faut convenir que ce n'est pas le cas de la huppe dont certaines populations sont migratrices et dont les capacités de vol "longue distance" sont bien réelles. Notons que ses déplacements migratoires sont nocturnes, ce qui la met à l'abri de la prédation des rapaces diurnes.

Alimentationmode et régime

La huppe est exclusivement insectivore et ne se nourrit qu'au sol. Son bec long et courbe est un outil adapté au fouissage d'un sol meuble et capable de détecter à l'aveugle et au toucher les proies qui s'y trouvent.

Ces proies sont surtout de grosses larves d'insectes, en particulier de coléoptères, comme les "vers blancs", mais aussi les imagos eux-mêmes comme les grillons et courtilières, les larves de tipules, les nymphes de fourmis et même des vers de terre. Bien sûr, elle peut aussi prélever ses proies à la surface du sol. Ce régime est celui des adultes comme des jeunes.
C'est un oiseau qui a absolument besoin d'une entomofaune riche et diversifiée pour se maintenir. La présence d'un couple de huppes sur un territoire est donc un très bon indice de la valeur écologique de ce territoire.

Reproduction nidification

La Huppe fasciée est monogame et territoriale. Le mâle matérialise et défend son territoire de son chant sonore.

Dès son arrivée, un peu plus tardive en principe que celle du mâle, la femelle s'investit dans la reproduction.
La nidification est cavernicole, c'est à dire qu'elle recherche une cavité pour établir son nid. Elle peut en trouver, soit dans les vieux arbres, soit dans le bâti humain (voir plus haut dans la partie "habitat"). Une ancienne loge de Pic vert dans un fruitier ou un trou dans un vieux mur sont des situations fréquentes.
La femelle dépose à même le substrat du fond de la cavité, sans apprêt, 5 à 7 œufs gris qu'elle couve seule pendant 16 jours environ, ravitaillée par le mâle. Les poussins s'envolent à l'âge 4 semaines environ, laissant derrière eux ce que certains ont nommé un cloaque à cause de l'odeur qui s'en dégage. Ils vagabonderont encore un certain temps dans les environs du nid et dès le mois d'août quitteront les lieux. Les Huppes européennes n'élèvent annuellement qu'une nichée.

Distribution

La Huppe fasciée a, dans l'ancien monde, une très vaste répartition qui va de l'Atlantique et ses îles (Madère et Canaries) jusqu'au Pacifique russe (région de Khabarovsk) à des latitudes moyennes. Elle manque aux Îles britanniques et à la Scandinavie d'un côté, au Japon de l'autre.
En Afrique, elle occupe le Maghreb et une bande sub-saharienne continue qui va du Sénégal à la Somalie et l'extrême nord du Kenya avec quelques isolats, au nord dans le sud algérien, le sud lybien et en Égypte, au sud dans une petite bande allant du Cameroun à l'Ouganda. Plus au sud, elle est remplacée par une autre espèce.
À l'est, elle occupe tout le sous-continent indien, Sri Lanka inclus, et toute l'Asie du sud-est mais manque à l'Indonésie et à l'Océanie où elle n'a pas son équivalent.
Les populations africaines, indiennes et du sud-est asiatique sont sédentaires tandis que celles de l'Eurasie tempérée sont migratrices et vont hiverner au sud, dans le sud de l'Espagne et au sud de la Méditerranée, au Maghreb, au Moyen-Orient et dans la péninsule arabe, pour la majorité des oiseaux européens.

Menaces - protection

Statut de conservation IUCN

Eteint

Menacé

Préoccupation
mineure

Éteint
à l'état sauvage

Quasi
menacé

Non
évalué

EX EW CR EN VU NT LC NE

Globalement, la Huppe fasciée n'est pas menacée. Néanmoins, il faut signaler des restrictions d'aire, en particulier en Europe de l'Ouest, où la population décline depuis le 19e siècle. Et ce déclin semble se poursuivre en dépit des modifications du climat qui en principe devraient favoriser cet oiseau thermophile. Or, ce n'est pas vraiment le cas. La raison majeure en est probablement l'appauvrissement généralisé de l'entomofaune des écosystèmes agricoles au sens large dont l'oiseau dépend entièrement pour sa survie. La raréfaction des gros insectes, qui affecte également d'autres oiseaux comme les pies-grièches, est une conséquence directe de l'emploi massif et généralisé de pesticides, non seulement en agriculture, mais également par les particuliers, aucun milieu n'y échappant vraiment. De plus, l'habitat traditionnel de la huppe, le village avec ses vieilles maisons, son bocage, ses vergers et pâtures périphériques, ses petits jardins sans intrants, tend à régresser par manque d'entretien. L'habitat lui-même est rénové, privant la huppe de sites de nidification. La pose de nichoirs peut compenser ce manque, mais encore faut-il y penser.