Fauvette à tête noire
Sylvia atricapilla - Eurasian Blackcap
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Sylviidés
-
Genre:
Sylvia
-
Espèce:
atricapilla
Descripteur
Biométrie
- Taille: 14 cm
- Envergure: 23 cm.
- Poids: 14 à 20 g
Longévité
7 ans
Distribution
Description de la famille
La famille des Sylvidés est une famille de petits passereaux de l'Ancien monde, forte de 2 genres (Sylvia et Curruca) et 34 espèces.
Leur taille est comprise entre 11,5 et 15,5 cm. Leur plumage est plutôt discret, dans des tonalités de bruns plus ou moins chauds et de gris, majoritairement san... lire la suite
Identification
La Fauvette à tête noire est une fauvette de taille moyenne (14 cm de longueur), commune et facilement reconnaissable. Les adultes présentent un dimorphisme sexuel.
Le mâle adulte se reconnaît à sa calotte noire qui contraste nettement avec le gris clair du reste de la tête. La femelle a la calotte d'un roux-châtain assez vif mais moins contrastante. L'un comme l'autre ont l'habitude de hérisser les plumes de la calotte, ce qui augmente sa visibilité.
Globalement, les deux sexes ont un plumage gris, mais ce gris est plus marqué, plus pur chez le mâle, en particulier au niveau de la tête et du cou. Chez lui, le manteau, les ailes et la queue sont nuancés de brun-olive, mais de façon variable suivant les individus, leur appartenance géographique, la période de l'année, l'état du plumage. Les parties inférieures sont d'un blanc nuancé de gris, surtout sur les flancs. L'œil sombre est souligné d'un arc oculaire blanchâtre. Le bec est noir et les pattes sont grises.
La femelle diffère du mâle par sa calotte de couleur différente comme dit plus haut, mais aussi par un plumage moins gris, plus nettement teinté de brun olive dessus, gris-beige à chamois clair dessous.
Le juvénile, quel que soit son sexe, ressemble à la femelle. Mais son plumage est encore moins gris, plus brun, plus uniforme, et surtout sa calotte est d'un châtain terne presque brun. Son bec est éclairci à la base. Le sexe ne pourra être déterminé qu'à la mue post-juvénile, le jeune mâle se distinguant alors aux plumes noires apparaissant dans le rouge de la calotte.
Il existe 5 sous-espèces qui ne diffèrent que par des différences légères de taille et de couleur. Le mâle de la ssp "heineken" peut être mélanique et avoir la tête, le cou et le haut de la poitrine noirs.
Indications subspécifiques 5 sous-espèces
- Sylvia atricapilla atricapilla (w Europe to sw Siberia and n Kazakhstan)
- Sylvia atricapilla gularis (Cape Verde and Azores Is.)
- Sylvia atricapilla heineken (w and s Iberian Pen, Madeira and Canary Is. and nw Africa)
- Sylvia atricapilla pauluccii (e Spain to c and s Italy, nc Africa)
- Sylvia atricapilla dammholzi (e Turkey to n Iran)
Noms étrangers
- Eurasian Blackcap,
- Curruca capirotada,
- toutinegra-de-barrete,
- Mönchsgrasmücke,
- barátposzáta,
- Zwartkop,
- Capinera,
- svarthätta,
- Munk,
- penica čiernohlavá,
- pěnice černohlavá,
- Munk,
- mustapääkerttu,
- Swartkroonsanger,
- tallarol de casquet,
- Hettusöngvari,
- kapturka,
- melngalvas ķauķis,
- črnoglavka,
- Славка-черноголовка,
- ズグロムシクイ,
- 黑顶林莺,
- svarthätta,
- 黑頂林鶯,
Voix chant et cris
Le cri de contact habituel de la Fauvette à tête noire est un "tac" sec et percutant, un peu comme le bruit produit par deux galets qu'on entrechoque. Il est émis en séries dont le rythme s'accélère en cas de danger ou de conflit de voisinage. D'autres cris existent, dont un "ist", parfois dédoublé en "e ist", un peu ascendant, assez fréquent.
Le chant, flûté et très sonore, est remarquable. Il est très rythmé, avec des éclats de voix et une succession rapide et stéréotypée des syllabes qui le distinguent du chant plus régulier, plus posé et finalement plus mélodieux de la Fauvette des jardins. Le chant est souvent précédé d'un prélude grinçant typiquement "sylvidé" qui peut durer assez longtemps avant que l'oiseau ne passe à son registre habituel. C'est fréquemment le cas au moment de l'installation, lorsque le territoire n'est pas encore bien établi, ou alors en cas de conflit territorial entre mâles.
Le chant est parfois imitatif, mais rarement. C'est le fait de certains mâles plus doués que les autres. Les imitations peuvent être parfaites à s'y tromper. À titre personnel, j'ai déjà entendu des imitations remarquables de Rossignol philomèle et de Rousserolle effarvatte. Si je n'avais pas vu la fauvette chanter, j'aurais été abusé.
Habitat
La Fauvette à tête noire habite les milieux assez ouverts et bien pourvus en ligneux, arbres, arbustes et buissons.
Comportement traits de caractère
La Fauvette à tête noire est un oiseau commun, pas vraiment farouche, facile à repérer au printemps à son chant mais moins facile à observer.
En Europe de l'Ouest, les oiseaux du sud de l'aire de nidification sont sédentaires tandis que les oiseaux nordiques sont migrateurs. Et ils le sont d'autant plus que la latitude est importante et le climat rude.
Rien qu'en France, les oiseaux du midi sont sédentaires alors que ceux du quart nord-est quittent les lieux en hiver. Mais les modifications actuelles du climat sont en train de changer la donne. Les hivers doux permettent à un nombre croissant de fauvettes d'hiverner plus au nord qu'auparavant.
L'espèce n'est pas grégaire, c'est un trait de famille. Elle se nourrit en solitaire, elle migre isolément et de nuit. Néanmoins, quand une nourriture est abondante, par exemple lorsque les sureaux sont couverts de grappes de baies juteuses en été, on peut observer de nombreuses fauvettes se nourrissant ensemble, mais sans véritables interactions entre elles.
En hiver, elle ne fréquente pas les postes de nourrissage, les graines ne l'intéressant pas. En revanche, à cette saison, les baies de gui et surtout de lierre sont essentielles à leur survie.
Vol
Vol direct et rapide, légèrement onduleux.
Alimentationmode et régime
Le régime est mixte. En période de reproduction, la Fauvette à tête noire est presqu'exclusivement insectivore.
Après la reproduction, lorsque la flore arrive à maturité, elle devient nettement frugivore et le restera toute la mauvaise saison. Là encore le spectre est large. Elle consomme abondamment les petites baies de ligneux (sureaux, ronces, cornouillers, lierre, gui, raisin...) mais aussi des fruits plus gros. Elle adore par exemple les figues bien mûres. Elle peut avoir recours à cette ressource en début de saison de reproduction, lorsque l'entomofaune n'est pas encore abondante. C'est alors le lierre et le gui qui sont exploités.
Reproduction nidification
La saison de reproduction court d'avril à août sur le continent. Elle est d'autant plus courte que les contraintes climatiques sont fortes. Ainsi, au nord de l'aire ou en montagne, elle n'autorise qu'une seule ponte alors qu'en climat plus favorable, tempéré ou méditerranéen, deux pontes successives sont possibles.
Au Cap-Vert, la reproduction est "hivernale" (août à novembre et janvier à mars). L'espèce sait donc s'adapter à des circonstances particulières.
Le nid est construit par le couple, souvent à partir d'une ébauche faite par le mâle, dans un ligneux bas et dense à feuilles caduques, souvent un roncier, les Rubus étant fréquents dans l'environnement, en moyenne à un mètre du sol.
Avec 40 à 60% de réussite des nichées, le succès reproducteur est plutôt faible. Les deux causes principales d'échec sont la prédation et l'abandon. Le rattrapage démographique doit se faire grâce aux taux de survie.
Distribution
La Fauvette à tête noire est une espèce essentiellement européenne. On la trouve de l'Atlantique à l'Oural. Au nord, elle occupe la partie méridionale de la Fenno-Scandie. Au sud, l'aire de nidification déborde sur le Maghreb, l'Asie mineure (Turquie), le Proche Orient (Liban, Israël) et le nord de l'Iran. Des sous-espèces occupent les îles de la Macaronésie des Açores au Cap-Vert. L'aire d'hivernage recouvre la partie sud-ouest de l'aire de nidification, essentiellement autour de la Méditerranée occidentale, beaucoup moins à l'est. Elle s'avance largement vers le sud en Afrique. À l'ouest, l'espèce hiverne du sud marocain au Nigeria. À l'est, elle suit la vallée du Nil avec un hivernage important en Éthiopie, et s'avance jusqu'au Malawi et à la Zambie, mais avec des effectifs restreints. Sur les grandes îles de Méditerranée orientale (Chypre, Crête), elle n'est qu'hivernante.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas menacée. Elle est commune à très commune dans la majeure partie de son aire. Dans les habitats favorables, la densité peut dépasser 1 couple/ha, voire approcher les 2 c/ha. Une mesure de protection facile à mettre en œuvre est d'interdire tous travaux de débroussaillage ou d'éclaircissement en période de reproduction.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 2, P. Géroudet, M. Cuisin
- Avibase, Lepage Denis
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Fauvette à tête noire du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes