Corneille noire
Corvus corone - Carrion Crow
Systématique
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Ordre:
Passériformes
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Famille:
Corvidés
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Genre:
Corvus
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Espèce:
corone
Descripteur
Biométrie
- Taille: 53 cm
- Envergure: 92 à 100 cm.
- Poids: 450 à 600 g
Longévité
20 ans
Distribution
Description de la famille
Les Corvidés sont des passereaux de taille moyenne à grande. C'est dans cette famille que se trouvent les plus grandes espèces (L max. 69 cm). Le bec est fort et les pattes robustes.
Une majorité d'entre eux ont un plumage sobre, noir, gris ou blanc et noir, souvent avec des reflets. Mais des ... lire la suite
Identification
La Corneille noire appartient à la famille des corvidés qui comprend les plus grands des passereaux du monde, et dans cette famille au genre Corvus dont la majorité des membres ont un plumage entièrement noir.
De son nom scientifique Corvus corone, la Corneille noire correspond bien à ce schéma. Tout chez elle est noir, de la pointe du bec au bout de la queue en passant par l'œil et les pattes. Chez l'adulte, le plumage neuf est lustré et brille au soleil avec même des reflets bleus ou verts. Avec l'usure, il devient terne, brunâtre. Les sexes sont identiques. Le juvénile se distingue à son plumage noir moins "serré", à son œil plus gris et surtout à l'intérieur de la cavité buccale rouge qui se voit bien lors des nourrissages. Très vite ensuite, il deviendra d'aspect semblable à l'adulte.
Dans son aire eurasiatique, la corneille peut être confondue avec deux autres corvidés noirs, le Grand Corbeau et le Corbeau freux. Le premier est plus grand, avec un bec plus fort qui fait paraître sa tête plus petite en proportion et une queue plus longue et cunéiforme dépassant la pointe des ailes au repos. Le second a une taille similaire à celle de la corneille, mais l'adulte a le bec gris de forme différente (plus haut à la base et plus pointu) avec une zone de peau nue gris clair autour de sa base. La queue est plus longue et cunéiforme et dépasse la pointe des ailes au repos. Si confusion il peut y avoir, c'est surtout avec le freux juvénile. En effet, ce dernier a un bec gris sombre, avec la base emplumée noire s'avançant sur le culmen et cachant les narines, un peu comme chez la corneille. Ce qu'il faut voir alors pour faire la distinction, c'est la forme du bec (plus pointu chez le freux), la forme du crâne (souvent bombé chez le freux), la longueur de la queue (dépasse les ailes chez le freux) et bien sûr la voix et le comportement (cris plus nasillards et comportement plus grégaire chez le freux).
Au vol, la silhouette de la corneille est typique, avec des ailes plus larges et une queue plus courte et plus arrondie que celles de ses congénères.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Corvus corone corone (w Europe)
- Corvus corone orientalis (c and e Asia)
Noms étrangers
- Carrion Crow,
- Corneja negra,
- gralha-preta,
- Rabenkrähe,
- kormos varjú,
- Zwarte Kraai,
- Cornacchia nera,
- svartkråka,
- Svartkråke,
- vrana čierna,
- vrána černá,
- Sortkrage,
- (nokivaris),
- cornella negra,
- Svartkráka,
- czarnowron,
- melnā vārna,
- črna vrana,
- Европейская чёрная ворона,
- ハシボソガラス,
- 小嘴乌鸦,
- 小嘴鴉〔小嘴烏鴉〕,
Voix chant et cris
La Corneille noire ne passe pas inaperçue car elle est très vocale. Sa voix est désagréable pour une oreille humaine. On ne peut parler de chant chez les corvidés, mais de cris assez divers associés aux rapports entre individus. Le cri habituel, que l'on peut traduire par "aaaah" ou "aaaarrh"ou encore"raaaah", est puissant et bien caractéristique. Il est souvent émis en séries. C'est aussi bien un cri de contact qu'un cri territorial par lequel le couple affirme sa présence.
Il en existe des variantes en fonction des individus et/ou des circonstances. La corneille peut crier aussi bien posée qu'en vol.
Il est une circonstance dans laquelle les corneilles d'un secteur manifestent bruyamment leur désapprobation, c'est lors de l'intrusion d'un rapace, tout particulièrement de l'Autour des palombes. Le cri prend alors une tonalité et une fréquence plus élevées. Les corneilles n'ont alors de cesse de tourner autour de l'intrus avec force cris s'il est posé ou alors de le raccompagner vers la sortie s'il est en vol. C'est bien souvent dans ce contexte sonore qu'on a les meilleures chances d'observer l'autour, oiseau discret par nature. En revanche, lorsque c'est une buse qui est poursuivie par jeu ou pour une autre raison, les cris sont bien différents. Ce sont des cris roulés, des "rrrrrhh"de tonalité basse. On perçoit que le danger n'est pas le même pour la corneille.
Le répertoire vocal est assez vaste mais la majorité des cris ont la même base vocale et sont reconnaissables comme tels. Mais il en est qui sortent nettement de l'ordinaire et dont on peut se demander de quel gosier ils émanent comme ces sons de gorge de tonalité élevée qui ne sont pas sans faire penser à certains cris de geai.
Les cris de quémande des jeunes, de tonalité plus élevée, peuvent faire penser à des cris de freux.
Habitat
La Corneille noire est une espèce commune, présente dans tous les milieux ouverts et semi-ouverts, du niveau de la mer à l'étage alpin.
Elle n'habite le milieu forestier que sur ses marges et lisières, ou alors à la faveur des ouvertures naturelles comme les chablis ou artificielles comme les clairières, les coupes ou la voirie.
Elle recherche sa nourriture essentiellement au sol auquel elle doit avoir accès. Pour la reproduction, elle a besoin d'un minimum de ligneux où établir son nid. Ce peut être un arbre isolé, mais mieux une haie arborée, un bosquet, un petit bois, une peupleraie, etc.
Comportement traits de caractère
La Corneille noire est une espèce très territoriale en période de reproduction et, comme la densité est souvent élevée, les conflits territoriaux sont fréquents.
En Europe, les corneilles sont sédentaires et occupent leur territoire toute l'année. Connaissant la longévité potentielle de l'espèce qui est d'une 20e d'années, on imagine bien que les jeunes oiseaux doivent avoir du mal à trouver un territoire vacant dans les secteurs favorables. De ce fait, il est fréquent d'observer à la belle saison des groupes d'immatures non investis dans la reproduction et donc non territoriaux se déplaçant, se nourrissant et dormant ensemble.
En dehors de la période de reproduction, les mœurs de la corneille s'adoucissent. Les oiseaux d'un secteur se regroupent et vaquent ensemble à leurs occupations. Ils passent la nuit en dortoir dans les arbres. Ce grégarisme leur assure la protection contre les prédateurs car il se trouve toujours des vigiles pour détecter un danger.
Les corneilles se mêlent volontiers en période internuptiale aux autres corvidés, freux et choucas, mais aussi Grands Corbeaux localement. Les dortoirs nocturnes sont le plus souvent mixtes.
Les corvidés sont connus comme des oiseaux à l'intelligence développée. On en a des exemples avec la corneille. Bien qu'elle soit souvent très proche de l'Homme et de ses activités, la Corneille noire n'en garde pas moins une grande méfiance vis à vis de lui. Un geste brusque ou inhabituel et c'est la fuite. Il est difficile de la prendre en défaut. Elle voit où est le danger pour elle.
À l'inverse, une Corneille noire prise jeune s'apprivoise très bien. Elle devient très confiante et joueuse. Mais attention, elle a un attrait particulier pour les yeux de ses admirateurs et il faut faire attention à eux, par exemple quand elle est posée sur l'épaule.
C'est un oiseau naturellement joueur. Des corneilles ont déjà été observées glissant sur des toits enneigés ou glacés comme un skieur sur une piste de ski. Autre exemple, il est assez fréquent d'observer des corneilles pendues par les pattes la tête en bas à une branche ou un fil, pour le plaisir semble-t-il (voir sa galerie photos).
Vol
La Corneille noire a un vol direct et rapide, assuré par des battements assez amples et énergiques. On peut s'en rendre compte quand on la voit poursuivre un autre oiseau par exemple. Contrairement au freux, elle ne pratique pas le vol à voile malgré des ailes assez larges. Cette caractéristique est à mettre sur le compte de sa sédentarité et des déplacements limités subséquents. On ne la voit pratiquement jamais monter haut dans le ciel et cercler.
Alimentationmode et régime
La Corneille noire peut être qualifiée d'omnivore, mais elle est avant tout prédatrice et nécrophage. Concernant le premier aspect, il n'est qu'à la regarder faire sur le terrain ou analyser ses pelotes de réjection. En effet, à l'instar des rapaces, la corneille recrache par la bouche les restes indigestes des invertébrés et même des petits vertébrés qui composent son régime. On y trouve toutes sortes d'insectes, en particulier des coléoptères dont on retrouve les élytres coriaces, des staphylins, des bousiers, etc. Les lombrics jouent un grand rôle dans son alimentation.
Concernant l'aspect nécrophage, il n'est qu'à la voir faire sur nos routes à se nourrir des cadavres des animaux tués par les voitures. Elles font de même, avec les milans, derrière les faucheuses à la fenaison ou derrière les charrues dans le temps des labours. Occasionnellement, elle peut se comporter en prédateur de passereaux comme j'ai pu le constater. J'ai assisté une fois à la capture d'une Alouette des champs à l'issue d'une poursuite acharnée en vol. Peut-être avait-elle décelé une faiblesse chez l'alouette, mais elle ne lui a laissé aucune chance.
On l'accuse également à juste titre de piller les nids des oiseaux en l'absence des adultes. Par exemple, il est fréquent au printemps aux abords des plans d'eau de trouver des œufs de foulques mangés par la corneille. Les nids sont très visibles et peu protégés. Autre exemple, on a identifié la forte densité de corneilles comme cause de régression majeure de la population de Pie-grièche grise en Europe tempérée, s'ajoutant à la modification du climat et à la perte d'habitat.
Pour être complet, on ne peut ignorer la part végétale du régime qui consiste en fruits, cerises par exemple, et en certaines graines grasses comme les noix qu'elle sait casser à la façon des freux.
Elle a l'habitude de cacher de la nourriture, des noix par exemple. Cela lui permet de subsister les jours de disette, et ce comportement participe aussi à la dissémination des graines.
Reproduction nidification
La nidification de la Corneille noire est arboricole. Le nid est construit généralement haut dans un arbre par le couple. Il est fait d'une assise de brindilles et de petits rameaux non feuillés d'arbres ou d'arbustes, ramassés au sol ou plus rarement cassés. La coupe, profonde, est garnie d'éléments doux, très divers suivant le contexte environnemental, radicelles, crin végétal, herbes, feuilles, plumes, poils de mammifères, laine de mouton, papier, tissu, ficelle. Le nid fait une 40e de cm de diamètre. Le mâle apporte les matériaux et la femelle arrange l'intérieur.
À mi-avril en Europe tempérée, la femelle pond 3 à 5 œufs, le plus souvent 4, verts et tachés de brun. Ils ressemblent à de gros œufs de merle. L'incubation est assurée par la femelle pendant 17 à 22 jours. Elle est nourrie au nid par le mâle au début. D'abord couverts d'un duvet sombre, les pulli revêtent ensuite le plumage noir de l'espèce. Ils sont nourris au nid par les deux parents et sont volants à l'âge de 6 semaines environ.
Une fois indépendants, certains jeunes restent avec leurs parents durant le premier hiver tandis que les autres rejoignent les groupes d'immatures ou d'inemployés.
Il n'y a pas de seconde ponte.
Une étude espagnole a montré l'existence d'une aide à la reproduction chez la corneille. 75% des couples s'entourent d'une "cour" d'oiseaux (jusqu'à 7), certains apparentés au couple, d'autres immigrants non apparentés, qui aident le couple dans ses diverses tâches, protection du territoire, éloignement des prédateurs, construction du nid, nourrissage des jeunes. Les immigrants matures peuvent même partager la reproduction avec le couple légitime, mais pas les apparentés.
Distribution
L'aire de répartition de la Corneille noire est scindée en deux, une espèce proche, autrefois considérée conspécifique, la Corneille mantelée, Corvus cornix, s'intercalant entre les deux sous-ensembles. Le premier, le plus restreint en taille, couvre une partie de l'Europe occidentale (Espagne, France, Benelux, Allemagne, Suisse et une partie des Iles britanniques et du Danemark). Le second, beaucoup plus vaste, s'étend aux latitudes moyennes du centre de la Russie à l'Océan Pacifique. La limite nord passe au nord du cercle polaire et la limite sud passe par l'Afghanistan, le Pakistan, le centre de la Chine, la Corée et le Japon.
La population occidentale est sédentaire, tandis que la majorité des oiseaux russes sont migrateurs pour des raisons climatiques. Ils vont passer l'hiver dans le sud de l'aire de reproduction.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
La Corneille noire est un oiseau très commun, absolument pas menacé pour l'instant. Elle est même en augmentation numérique en bien des endroits car elle s'est parfaitement adaptée aux activités humaines qui lui procurent une ressource abondante.
Sa prédation dirigée vers les élevages de volailles et de gibiers à plumes lui a valu en France d'être classée nuisible, et de ce fait pouvant être détruite en tous temps. Elle ne fait pourtant que jouer le rôle que la nature lui a attribué. Le problème est qu'elle n'a que peu d'ennemis pour limiter sa population. De nos jours, seul l'Autour des palombes est susceptible de le faire, mais le rapace est peu commun et localisé tandis que la corneille est très nombreuse et présente partout.
C'est pourquoi les chasseurs et/ou éleveurs ont imaginé les cages-pièges à corvidés pour exercer une prédation artificielle sur la corneille, mais aussi sur le freux par la même occasion.
La prédation de la corneille dans une nature en équilibre est très certainement supportable. Mais qu'en est-il actuellement dans les nombreux milieux naturels plus ou moins dégradés par l'Homme ? Le risque est grand pour de nombreuses espèces proies, surtout parmi les insectes.
Les dégâts sur les cultures sont probablement exagérés alors que ceux du freux sont bien réels. Les deux espèces sont confondues par les personnes mal informées.
Références utilisées
- Avibase, Lepage Denis
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Corneille noire du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
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