Cisticole des joncs
Cisticola juncidis - Zitting Cisticola
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Cisticolidés
-
Genre:
Cisticola
-
Espèce:
juncidis
Descripteur
Biométrie
- Taille: 10 cm
- Envergure: -
- Poids: 5 à 12 g
Distribution
Identification
La Cisticole des joncs est le seul représentant de la famille des Cisticolidés en Europe. Les représentants du genre Cisticola ont une silhouette particulière, un corps compact porté par des pattes robustes, de petites ailes, un bec fort, souvent un peu courbe, et une queue étagée et mobile, souvent noire et blanche à l'extrémité.
La Cisticole des joncs correspond bien à ce schéma. C'est une petite cisticole d'à peine plus de 10 cm de longueur. 17 sous-espèces sont décrites, toutes dans l'ancien monde et quand même 2 en France, mais ces ssp ne diffèrent que peu entre elles. On fera ici une description de cette cisticole telle qu'on la voit chez nous.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. Quand on aperçoit cette cisticole, le plus souvent furtivement, on a l'impression d'un petit oiseau roux. Les parties supérieures (calotte, manteau, dos, couvertures alaires et sus-caudales) apparaissent chamois-roux avec de fortes stries noirâtres. En fait ce sont les plumes qui sont noirâtres, mais largement bordées de chamois-roux, d'où cette impression inverse. La nuque, l'arrière des joues et le croupion sont sans stries. Les rémiges et les rectrices, excepté les centrales, sont brun noirâtre, les premières finement liserées de chamois-roux, les secondes largement. Les rectrices centrales sont concolores au manteau et les autres montrent une zone subterminale noirâtre élargie et une extrémité blanche. Ce patron n'est net et bien visible qu'en vue par dessous (voir photos). L'œil "miel" est bien visible au milieu d'une zone crème blanchâtre formée par le sourcil, le lore et l'avant de la joue. Le bec est long, rose à culmen noirâtre courbe.
La gorge, le bas de la poitrine et le ventre sont blanc-crème. Le haut de la poitrine est nettement nuancé de roux. Les flancs, les culottes et les sous-caudales sont les parties les plus rousses. Les pattes sont roses.
Le juvénile ressemble à l'adulte, mais à la sortie du nid, il se reconnaît à sa commissure buccale jaune, à son iris brun sombre, au manteau à stries noires plus marquées et à ses pattes d'un rose pâle.
Indications subspécifiques 17 sous-espèces
- Cisticola juncidis juncidis (s France to Turkey and Syria, also Egypt and large Mediterranean islands)
- Cisticola juncidis cisticola (w France, Iberian Pen., Balearic Is. and nw Africa)
- Cisticola juncidis uropygialis (Senegal and Gambia to Ethiopia, Rwanda, Tanzania and Nigeria)
- Cisticola juncidis terrestris (Gabon and Congo to s Tanzania and south to South Africa)
- Cisticola juncidis neuroticus (Cyprus, Lebanon and Israel to w Iran)
- Cisticola juncidis cursitans (e Afghanistan to n Myanmar and s China and south to se India and dry lowlands of Sri Lanka)
- Cisticola juncidis salimalii (sw India)
- Cisticola juncidis omalurus (Sri Lanka. except dry lowlands.)
- Cisticola juncidis brunniceps (s Korea, Japan and Batan I.. n Philippines.)
- Cisticola juncidis tinnabulans (se China and Taiwan to Thailand, Indochina and the Philippines. except Batan I. and the Palawan Is..)
- Cisticola juncidis nigrostriatus (Palawan Is.)
- Cisticola juncidis malaya (Nicobar Is., se Myanmar, sw Thailand, the Malay Pen. and the Greater Sundas)
- Cisticola juncidis fuscicapilla (e Java, the Kangean Is. and lesser Sundas)
- Cisticola juncidis constans (Sulawesi and nearby islands)
- Cisticola juncidis leanyeri (nc Australia)
- Cisticola juncidis normani (nw Queensland n to ne Australia.)
- Cisticola juncidis laveryi (ne Australia, sc New Guinea)
Noms étrangers
- Zitting Cisticola,
- Cistícola buitrón,
- fuinha-dos-juncos,
- Zistensänger,
- szuharbújó,
- Graszanger,
- Beccamoschino,
- grässångare,
- Cistussanger,
- cistovník ryšavý,
- cistovník rákosníkový,
- Cistussanger,
- heinäkerttu,
- Landeryklopkloppie,
- trist,
- Hálmsöngvari,
- chwastówka (zwyczajna),
- zāļu platastīte,
- brškinka,
- Веерохвостая цистикола,
- Cici padi,
- セッカ,
- 棕扇尾莺,
- นกยอดข้าวหางแพนลาย,
- 棕扇尾鶯,
Voix chant et cris
Le mâle chante en vol circulaire onduleux assez haut au-dessus du territoire. Ce vol est particulier avec une syllabe du chant émise à chaque ondulation de façon très rythmique. La syllabe est un "psit" aigu et métallique. Le chant, "psit psit psit psit..." est typique et inconfondable.
Le cri d'alarme est un "tchep" répété "tchep tchep tchep..." ou un "tsip" plus métallique. Des cris proches sont des cris de contact.
Habitat
Les Cisticoles des joncs habitent les prairies ouvertes de longues herbes, les friches abandonnées et les lisières des terres agricoles.
Comportement traits de caractère
Les Cisticoles des joncs vivent seules ou en couples, mais, en dehors de la saison de reproduction, il leur arrive également de se regrouper en bandes lâches.
Vol
Vol onduleux sur de courtes distances.
Voir le chapitre "Comportement".
Alimentationmode et régime
La Cisticole des joncs est insectivore mais elle ne dédaigne pas pour autant les petites graines des plantes palustres. Quand elle se déplace dans les joncs, elle recherche assidûment les araignées et évidemment elle ne s'empare jamais d'une toile d'araignée pour faire son nid sans en avoir dévoré le propriétaire. Les insectes sont capturés dans la végétation, à terre, mais rarement dans les airs.
Reproduction nidification
Les oiseaux se préparent à nicher dès la première quinzaine de mars. Les mâles parcourent inlassablement leur petit territoire et se laissent soudainement tomber en piqué sur un lieu qu'ils estiment proche du perchoir de la femelle. Ils la poursuivent d'un vol rapide et zigzaguant entre les joncs et les arbustes. Les mâles commencent à construire un nid caractéristique et très élaboré en assemblant et en entrecroisant des herbes, des plantes palustres et d'autres graminées pour former un support à une hauteur qui varie de 30 à 40 centimètres au-dessus du sol. Les herbes sont entrelacées avec des fils provenant des cocons dans lesquels les araignées pondent leurs œufs. Ces fils passent à travers certaines tiges qui ont été préalablement perforées par le bec des oiseaux. Comme les toiles d'araignées sont très adhérentes, ils ont tôt fait de construire une structure solide que la femelle et parfois le mâle complètent avec des fibres végétales. Dans le fond très épais, les oiseaux déposent des fragments d'herbes sèches. Sur cette couche végétale, ils rajoutent une deuxième strate composée d'inflorescences de phragmites ou du duvet de saule. Une fois terminé, le nid possède la forme d'une bouteille ou d'une flasque ovale dont la base est très élargie.
Les premiers nids qu'on voit en mars ou en avril sont bâtis au sommet de la végétation qui continue à croître, les dissimulant totalement. Personne ne pense alors que cette masse blanchâtre puisse être un nid d'oiseau. L'entrée est située dans la partie supérieure du nid, un peu latéralement et en plan légèrement incliné pour que le vent et la pluie ne causent pas de dommages à l'intérieur. L'opération de construction du nid dure entre 8 et 10 jours.
La première ponte commence à la fin du mois de mars mais parfois uniquement en avril, car les oisillons sont très sensible au froid à l'humidité qui règne encore à ces mois-là. Elle comprend 4 à 5 œufs de couleur variable, blancs, rosâtre pâle, verdâtres ou azurés avec une coquille très fragile. Les pontes suivantes n'en contiennent que trois. La femelle pond un œuf par jour jusqu'à ce que la couvée soit complète. Elle incube seule mais son partenaire reste à proximité. 12 jours après la ponte du dernier œuf, les petits naissent. Les deux parents les nourrissent avec des insectes et des araignées. Au bout de 9 à 10 jours, ils sortent leur tête par l'ouverture pour réclamer leur pitance. Ils quittent le nid à 13 jours mais il ne sont pas capables de voler avant 16 jours, bien qu'encore avec difficulté. Ils se dissimulent dans les herbes proches du nid et trottinent comme des souris en attendant leur nourriture. Trois couvées ont lieu par saison, la première en avril, la deuxième en juin et la troisième en août, presque toujours à la fin du mois. Pour cette dernière, les Cisticoles des joncs utilisent le nid des deux couvées précédentes.
Distribution
La Cisticole des joncs est présente sur trois continents : l'Europe, l'Afrique et l'Asie, mais dans des zones bien limitées. En Europe, on peut surtout l'observer en France, dans la péninsule ibérique, en Italie et en Grèce. En Afrique, elle est présente au Maghreb, et quasiment partout au sud du Sahara, en dehors des zones arides. En Asie, on ne la trouve que dans le sud-est, du Pakistan et du sous-continent indien jusqu'aux Philippines et en Indonésie. Pratiquement partout, elle est sédentaire. 18 sous-espèces peuplent la planète. En France sont présentes deux sous-espèces, Cisticola juncidis juncidis, la ssp type, répartie dans le Midi, et Cisticola juncidis cisticola sur la façade atlantique.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas globalement menacée. Le principal probléme qu'elle rencontre est la perte d'habitat par drainage, amélioration des surfaces en herbes exploitées irrégulièrement ou de façon extensive, suppression ou réduction des marges incultes, etc. Les conditions hivernales sont un facteur limitant car, sédentaire, elle est sensible au froid. Heureusement, les populations se rétablissent rapidement après un hiver froid.
Références utilisées
- Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. , Issa Nidal et Muller Y
- Les passereaux d'Europe, tome 2, P. Géroudet, M. Cuisin
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- Liste rouge européenne, LPO
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes