Circaète Jean-le-Blanc
Circaetus gallicus - Short-toed Snake Eagle
Description de la famille
Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande.
Ils ont en commun :
- un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle,
- une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite
Identification
Le Circaète Jean-le-Blanc est un rapace peu commun qui de loin en vol, quand on ne peut apprécier la taille, peut être pris pour une Buse variable, mais celle-ci est très commune. Un plastron brun sur fond clair peut ajouter à la confusion. De plus près, on notera de dessous, toutes proportions gardées, des ailes plus longues et plus uniformes, sans taches sombres au poignet, et une queue plus longue et plus carrée à l'extrémité, ce qui lui confère une silhouette particulière. Suivant les individus, le plastron est plus ou moins marqué, le corps et les couvertures sous-alaires plus ou moins ponctués de brun, enfin les rémiges et les rectrices plus ou moins barrées. Les parties supérieures sont assez uniformément brunes.
Le vol battu plus lent que celui de la buse, le vol plané, les ailes tenues dans un plan horizontal contrairement à la buse qui les a relevées et le vol sur place très fréquent sont autant d'indices.
Au posé, on notera tout de suite la grosse tête avec les yeux jaunes, ces derniers tournés vers l'avant pour une bonne vision binoculaire, et la cire grise du bec. Les longs tarses sont nus.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel hormis la taille.
Le juvénile se distingue souvent par une tonalité roussâtre de la tête et des parties inférieures.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Circaetus gallicus gallicus (sw Europe to c Asia, nw China and India; Lesser Sundas)
- Circaetus gallicus sacerdotis ()
Noms étrangers
- Short-toed Snake Eagle,
- Culebrera europea,
- águia-cobreira-eurasiática,
- Schlangenadler,
- kígyászölyv,
- Slangenarend,
- Biancone,
- ormörn,
- Slangeørn,
- hadiar krátkoprstý,
- orlík krátkoprstý,
- Slangeørn,
- käärmekotka,
- àguila marcenca,
- Snákerna,
- gadożer (zwyczajny),
- čūskērglis,
- kačar,
- Змееяд,
- Elang-ular jari-pendek,
- チュウヒワシ,
- 短趾雕,
- เหยี่ยวนิ้วสั้น,
- 短趾鵰,
Voix chant et cris
Le Circaète Jean-le-Blanc est plutôt silencieux en dehors de la période de reproduction. Mais alors, il pousse des sifflements doux et modulés qui permettent de le repérer en vol. Ces cris allant décrescendo se terminent d'habitude par un "yok" ou un "uok", ce qui le rend typique. Au nid, il est plus bavard, que ce soit au moment de l'appariement ou de l'élevage du jeune, et les cris sont plus variés. Encore faut-il être là pour les entendre.
Habitat
Le Circaète Jean-le-Blanc a une exigence fondamentale qui détermine les habitats fréquentés, c'est leur richesse en reptiles dont il se nourrit essentiellement.
Nos oiseaux hivernent en Afrique dans la bande sahélienne au sud du Sahara où ils retrouvent des conditions qui leur conviennent, de la steppe arborée au semi-désert.
Comportement traits de caractère
On peut insister ici sur les adaptations de l'espèce à la prédation des reptiles, en particulier des grands reptiles que sont les serpents.
Ces derniers ont l'habitude de se chauffer au soleil, immobiles. Pour optimiser ses chances de les trouver, le circaète a développé deux caractères adaptatifs. Comme il vole haut, un passage, même lent, ne peut pas lui permettre de repérer un serpent immobile. C'est pourquoi il pratique un vol stationnaire appelé vol en Saint-Esprit, la tête baissée, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus d'un milieu favorable.Ensuite, pour un meilleur repérage, ses yeux tournés vers l'avant lui procurent une vision binoculaire importante.
Troisième adaptation, celle des pattes cette fois, pour la capture de la proie. Le but du rapace est de neutraliser le serpent en l'attaquant à la tête. Les longs tarses portant des doigts relativement courts immobilisent la proie tandis que le bec l'attaque à la tête.
Enfin dernière adaptation pour le transport d'une grande proie. Les serres étant faibles comme on l'a dit, le circaète s'envole avec le serpent inerte en partie avalé, la partie arrière pendant sous le bec.
Vol
Le Circaète Jean-le-Blanc est un grand migrateur qui met à profit ses ailes longues et relativement larges pour ses déplacements "longue distance" en profitant des courants aériens, ce qui l'amène à transiter de préférence par les détroits, celui de Gibraltar et le Bosphore.
Il alterne alors vol battu, ample et lent, avec des vols planés ascendants suivis de glissés sur l'aile.Le vol battu est plus lent et moins frappé que celui de la buse par exemple. Il se rapproche en revanche de celui de la bondrée.
Concernant le vol sur place typique, nous en avons parlé plus haut.
Alimentationmode et régime
Le Circaète Jean-le-Blanc consomme majoritairement des reptiles (pour 70 % en moyenne), surtout des serpents et particulièrement des couleuvres, y compris de grande taille. Le reste est constitué d'amphibiens, de petits mammifères jusqu'à la taille du lapin, des oiseaux blessés, voire des invertébrés.
Nous avons parlé plus haut de mode de prédation particulier à l'espèce.
Une telle spécialisation est un phénomène assez rare chez les rapaces.
Reproduction nidification
Le circaète arrive en Europe généralement en avril. La réoccupation du territoire ou la définition d'un nouveau s'accompagne de manifestations aériennes ponctuées des cris flutés décrits plus haut.
Mais du fait des milieux difficiles d'accès, des grandes distances qui prévalent le plus souvent et de la brièveté du phénomène, il n'est pas fréquent d'assister à la scène.Une fois le couple stabilisé, il passe à la nidification. Le nid est relativement léger et petit, comparé à la taille du rapace. Il est établi sur un arbre et fait de branchages secs. La coupe est tapissé de feuillage. Placé haut, il est difficile à trouver.
La femelle y dépose un œuf unique assez grand, blanc uni. L'incubation dure environ 45 jours, assurée par la femelle nourrie par le mâle. Celui-ci reste à proximité du nid quand il ne chasse pas.
Au début de l'élevage, la femelle couve le poussin constamment si le temps est pluvieux. Elle restera au nid avec lui pendant 5 à 6 semaines, continuant à approvisionner le nid de feuillage. Elle le nourrit avec les proies apportées par le mâle, en déchirant de petits morceaux qu'elle lui donne au bec. A l'âge de deux mois, au prix de gros efforts, il est capable d'avaler de grandes couleuvres. La femelle chasse alors avec le mâle, surtout quand le temps n'est pas favorable. Le jeune est prêt à l'envol à l'âge de 70 jours.
Distribution
Le Circaète Jean-le-Blanc a une vaste répartition dans l'Ancien Monde. Il niche de l'Espagne à la Mongolie et à la Chine, et des Pays baltes au Maghreb et à la Péninsule arabique. Cette populaion va hiverner en Afrique au sud du Sahara dans la zone sahélienne. Les oiseaux du sous-continent indien sont sédentaires. Enfin, la sous-espèce "sacerdotis" a une répartition restreinte en Indonésie (petites îles de la Sonde, Timor et Bali).
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Circaète Jean-le-Blanc est toujours classé "non menacé". Mais dans les pays dits "développés", de nombreux facteurs se conjuguent qui aboutissent à sa raréfaction. Le réchauffement du climat déjà qui assèche les milieux, particulièrement dans l'aire d'hivernage. Ensuite, l'emprise de l'homme sur les habitats. Certes, la plupart d'entre eux avaient déjà été modifiés, mais en souplesse si j'ose dire.
Alors qu'à présent, avec la mécanisation et l'usage d'intrants, ce n'est plus du tout la même chose. Par exemple, les cultures et vergers en terrasse d'autrefois, avec leurs muets et murgers et leur environnement de broussailles, ont cédé la place à des vergers ou vignobles modernes bien dégagés, sans zones refuges. Si l'on compte en plus les éventuels traitements chimiques, on comprend que les petits vertébrés aient du mal à se faire une place.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- eBird, Cornell Lab of Ornithology et National Audubon Society
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes