Busard des roseaux
Circus aeruginosus - Western Marsh Harrier
Systématique
-
Ordre:
Accipitriformes
-
Famille:
Accipitridés
-
Genre:
Circus
-
Espèce:
aeruginosus
Descripteur
Biométrie
- Taille: 56 cm
- Envergure: 110 à 130 cm.
- Poids: 500 à 800 g
Longévité
17 ans
Distribution
Description de la famille
Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande.
Ils ont en commun :
- un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle,
- une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite
Identification
Le Busard des roseaux est la plus grande des 6 espèces de busards qui habitent le continent eurasiatique. Il n'a pas son équivalent sur le continent nord-américain. Comme les autres, il montre un dimorphisme sexuel marqué, vole avec les ailes relevées en V dans les espaces ouverts où il chasse ses proies au sol ou sur l'eau.
Le mâle adulte en plumage complet se reconnaît à son aspect bariolé, brun, gris, blanc, noir... De loin, il paraît brun à tête plus claire. De plus près au posé, la tête a une teinte de fond variable (crème, beige, roussâtre, grise) et est striée de brun. La zone de l'oeil peut être légèrement assombrie. Les parties supérieures (manteau, dos, croupion et couvertures alaires) sont brunes avec plus ou moins de taches claires, surtout sur les couvertures. La poitrine est souvent de la couleur de la tête et striée également. Parfois, elle est plus claire, crème roussâtre, et contraste alors nettement avec le ventre et les jambes d'un brun chaud. La queue est grisâtre. Des ailes, on ne voit souvent que les extrémités noires, parfois le gris des rémiges juste en avant. C'est au vol que l'aspect bariolé prend tout son sens du fait des ailes déployées, tricolores en vue supérieure (brun, gris et noir de l'intérieur vers l'extérieur), bicolores (blanc et noir) en vue de dessous. Restons-en à ça. Les 2/3 proximaux sont blancs légèrement grisâtres avec les couvertures légèrement roussâtres, mais de loin, ça paraît tout blanc. Le 1/3 distal est noir avec une limite très nette mais un peu irrégulière. Le noir concerne les extrémités des rémiges primaires P5 à 10. L'extrémité des P3 et 4 est légèrement assombri, mais il n'y a pas de bord de fuite noir comme chez le B. Saint-Martin. La queue est d'un gris très clair. L'iris est bien jaune. Le cire du bec et les longs tarses sont jaunes également.
La femelle adulte est globalement d'un brun soutenu, pouvant paraître presque noir de loin par mauvaise lumière, avec la tête plus claire qui signe l'espèce. La tête est en effet blanc crème avec un bandeau brun passant sur l'oeil. La même teinte se retrouve sur l'avant de l'aile au niveau du bras et souvent aussi vers l'épaule. Les parties supérieures sont entièrement brunes, ailes et queue comprises, à l'exception des zones pâles précitées. Les parties inférieures, corps et couvertures, sont du même brun que dessus et plus ou moins tachetées de crème. Souvent la poitrine est nettement plus pâle. Les jambes sont d'un brun plus chaud. Les rémiges et les rectrices sont grisâtres avec un aspect lustré. Les premières contrastent bien avec les couvertures sombres. Les 6 dernières primaires sont noirâtres à leur extrémité, mais sans le contraste net observé chez le mâle. La couleur de l'iris varie avec l'âge. A 2 ans, il est encore brun ambre et ne sera bien jaune qu'à 4 ans ou plus.
Le juvénile est bien typique. Il est entièrement d'un brun plus sombre que celui de la femelle. La tête est crème à nette nuance rousse, avec un bandeau brun qui part de l'oeil. Pas de zone claire sur l'aile comme chez la femelle. Les grandes couvertures, les rémiges et les rectrices ont un léger bord pâle à l'extrémité qui s'usera dans le courant de l'automne. En vol, il paraît entièrement brun avec les ailes et queue un peu plus sombres, en léger contraste avec les couvertures. L'oeil est brun.
Le jeune busard dans sa 2e année est d'aspect féminin. Il n'est pas facile de distinguer une femelle d'un an d'une femelle plus âgée. Nous ne verrons que le mâle. Le jeune mâle d'un an se reconnaît à son iris déjà jaune, mais encore faut-il le voir. En vue supérieure, il faut faire attention aux pennes. Certaines rectrices commencent à grisonner et il en est de même pour les rémiges mais plus tardivement. Les rémiges secondaires et les primaires P1 à 5 ont l'extrémité nettement assombrie, ce qui occasionne un bord de fuite sombre et légèrement contrastant à l'aile du jeune mâle.
L'existence de phénotypes mélaniques complique les choses et nous n'en tiendrons pas compte.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Circus aeruginosus aeruginosus (Europe and the Middle East to c Asia)
- Circus aeruginosus harterti (nw Africa)
Noms étrangers
- Western Marsh Harrier,
- Aguilucho lagunero occidental,
- águia-sapeira-ocidental,
- Rohrweihe,
- barna rétihéja,
- Bruine Kiekendief,
- Falco di palude,
- brun kärrhök,
- Sivhauk,
- kaňa močiarna,
- moták pochop,
- Rørhøg,
- ruskosuohaukka,
- Europese Paddavreter (Europese Vleivalk),
- arpella comuna,
- Brúnheiðir,
- błotniak stawowy,
- niedru lija,
- rjavi lunj,
- Болотный лунь,
- Elang-rawa katak,
- ヨーロッパチュウヒ,
- 白头鹞,
- เหยี่ยวทุ่งพันธุ์ยูเรเซีย,
- 西方澤鵟〔白頭鷂,西方澤鷂〕,
Voix chant et cris
Le Busard des roseaux n'est vraiment vocal que sur le territoire de reproduction. Les cris sont assez variés. On note des "siiiih siiiih..." appuyés, des "ouiiih ouiiih ouiiih...", etc. Le cri d'alarme est un "kiek kiek kiek kiek..." de type accipiter ou un "kek kek kek" de pic, ou encore un "kinkinkinkin..." plus rapide. Le mâle territorial parade en vol en poussant des "ouiink ouiink ouiink" espacés, émis à chaque piqué/ressource du vol. Les juvéniles quémandent avec des "piiih piiih piiih" sonores et insistants.
Habitat
Le Busard des roseaux se reproduit dans les ceintures de végétation autour des plans d'eau et dans les zones marécageuses avec grands hélophytes, en eau douce ou saumâtre, généralement en plaine mais jusqu'à 2 000 m en Asie.
Ses préférences sont les mêmes en hivernage et on voit plus facilement un Busard des roseaux à proximité de l'eau qu'ailleurs, par exemple en Afrique. Il y atteint des altitudes supérieures. Il chasse volontiers dans les cultures comme les rizières, les champs de sorgho, etc.
Comportement traits de caractère
C'est un plaisir de suivre les évolutions d'un couple de Busards des roseaux au-dessus de la roselière qu'il occupe, surtout au moment des parades en début de saison.
Vol
Le Busard des roseaux a les ailes plus larges en moyenne que les autres busards et la queue un peu moins longue. La surface portante est plus importante, mais en parallèle le poids est nettement supérieur. Le corollaire est une musculature plus forte. Les deux types de vol, battu et plané, sont aisés. Le premier lui permet entre autre des étapes migratoires importantes, et le second une chasse à la billebaude facile.
Alimentationmode et régime
Le Busard des roseaux est un prédateur généraliste et opportuniste. Il chasse en maraude en survolant d'un vol lent et louvoyant les espaces ouverts aquatiques et terrestres.
Reproduction nidification
La période de reproduction s'étend de mars à août et varie suivant les régions, la latitude et le climat.
Distribution
Le Busard des roseaux occupe un territoire important sur les 2/3 occidentaux du continent eurasiatique, aux latitudes moyennes. Il est nicheur du littoral atlantique européen jusqu'à la Mongolie centrale. Au-delà, il est relayé par le Busard d'Orient jusqu'au Pacifique. Il évite les régions arctiques et sub-arctiques. Il est localisé en Angleterre, au SE. Au nord, il est présent dans le sud de la Fenno-Scandie (quelques points autour de la Baltique) et le sud de la Russie. Au sud, il est résident au Maghreb, en Asie mineure, en Irak, en Iran, en Afghanistan, en Asie centrale et dans l'extrême NW de la Chine.
Les populations les plus méridionales sont résidentes. En France, il hiverne au sud, mais pas au nord. Les oiseaux continentaux sont migrateurs et vont hiverner d'une part autour de la Méditerranée, en Afrique de l'Ouest, en A. subsaharienne et dans la vallée du Nil, d'autre part dans le sous-continent indien jusqu'à Ceylan. Sa puissance de vol lui permet de s'abstraire des passages obligés des planeurs comme Gibraltar. Les suivis satellitaires montrent une migration différentielle jeunes/adultes, les jeunes par exemple migrant plus ouest et ne traversant pas le Sahara.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas menacée à l'heure actuelle. BirLife International la donne même en augmentation en Europe. Elle n'est pourtant pas exempte de menaces à l'échelle globale, braconnage, empoisonnement, en particulier par le biais des animaux morts, dégradation de son habitat, drainage ou dessèchement des zones humides, brûlage ou mise en pâture des "roselières", etc.
Références utilisées
- The Raptors of Europe and The Middle East, Forsman Dick
- Raptors of the World, a field guide, Ferguson-Lees James et Christie David
- BirdLife International, BirdLife International
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes